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Assassinat de Norbert Zongo au Burkina Faso : la CEDH suspend l’extraction de François Compaoré

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La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a suspendu ce vendredi 6 août l’extradition de la France vers le Burkina Faso de François Compaoré, mis en cause dans l’assassinat en 1998 d’un journaliste d’investigation, Norbert Zongo.

François Compaoré est le frère cadet de Blaise Compaoré, chassé par la rue en octobre 2014 après vingt-sept ans à la présidence du Burkina. Il avait été arrêté à l’aéroport parisien de Roissy en octobre 2017, suivant un mandat d’arrêt international lancé par les autorités d’Ouagadougou.

Journaliste d’investigation reconnu et directeur de l’hebdomadaire L’Indépendant, Norbert Zongo, 49 ans, avait été assassiné le 13 décembre 1998, alors qu’il enquêtait sur le meurtre du chauffeur de François Compaoré. Sa mort avait provoqué une profonde crise politique. Auteur de plusieurs enquêtes retentissantes dénonçant une mauvaise gouvernance sous le régime Compaoré, Norbert Zongo avait été tué avec trois de ses compagnons. Les quatre dépouilles avaient été retrouvées calcinées dans le sud du Burkina.

Le Conseil d’Etat français avait validé, vendredi 30 juillet, l’extradition de M. Compaoré, 67 ans, vers le Burkina Faso, mais ses avocats avaient alors saisi la CEDH « afin qu’elle fasse échec à l’extradition envisagée ». Celle-ci, située à Strasbourg, avait donné jusqu’à mardi à Paris pour fournir des garanties sur le fait, notamment, qu’il ne risquait pas d’être torturé.

« La Cour a décidé d’indiquer au gouvernement français, en vertu de l’article 39 » du règlement de la CEDH qui régit les « mesures provisoires », que M. Compaoré « ne devrait pas être extradé vers le Burkina Faso pendant la durée de la procédure devant la Cour », a expliqué dans un communiqué laconique l’instance judiciaire du Conseil de l’Europe.

Avec Lemonde