Une équipe de scientifiques français en collaboration avec le Laboratoire national de métrologie et d’essais Groupe de physique des matériaux (CNRS/INSA Rouen/Université de Rouen Normandie), le CHU de Toulouse, l’Université de Picardie Jules Verne et l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, a révélé que des nanoparticules de dioxyde de titane peuvent bien traverser le placenta.
Présentes dans l’additif alimentaire E171 utilisé pour ses propriétés colorantes et opacifiantes dans les bonbons, les produits chocolatés, les biscuits, les chewing-gums, les sauces ou les glaces, elles peuvent en traversant le placenta, atteindre l’environnement du fœtus pendant la grossesse. Alors qu’il se retrouve aussi dans le dentifrice ou les crèmes cosmétiques, par précaution, son utilisation est suspendue en France dans les denrées alimentaires depuis le 1er janvier 2020.
Les chercheurs dont les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue “Particle and Fibre Toxicology” ont examiné 22 placentas de mères volontaires, rapporte Franceinter, et ont dosé le contenu total de titane accumulé lors de la grossesse. “Ces dosages, couplés aux analyses microscopiques et chimiques montrent une accumulation de dioxyde de titane dans le placenta, la majorité sous forme de nanoparticules. Les mères étaient donc exposées à cette substance lors de leur grossesse”, détaille l’étude. C’est une preuve que “des nanoparticules de dioxyde de titane de l’additif E171 passent du compartiment maternel au compartiment fœtal” exposant ainsi le foetus in utero.
Afin de mesurer l’exposition du nouveau-né au dioxyde de titane pendant son développement, les scientifiques ont analysé les premières selles : résultat sans appel : “des nanoparticules de dioxyde de titane sont retrouvées dans le méconium, signe que l’organisme fœtal a été exposé à cette substance apportée par le sang maternel”.
Les chercheurs “alertent sur l’importance d’évaluer le risque quant à la présence de nanoparticules dans cet additif commun face à l’exposition avérée de la femme enceinte”. Pour le moment, ces travaux ne permettent pas de dire si cette présence de nanoparticules entraîne ou non un risque pour le bébé. “Cette première étude d’impact chez la femme enceinte appelle une nouvelle étude expérimentale selon les lignes directrices de l’OCDE pour aller déterminer s’il y a danger.”