A la Une du Journal « repères », parution N°1038 du 09 février 2022, l’on peut lire en grand caractère : « Camwater : L’eau, c’est la mort ».
Alors qu’une dizaine de quartiers de Douala dont Ndogpassi 1,2 et 3, Japoma, Nyalla Village, Kotto, Makèpè n’ont pas d’eau potable ou connaissent un faible débit en raison d’une “coupure de l’énergie électrique” selon les explications de CAMEAU, des employés de l’eau potable promettent d’observer un arrêt illimité des travaux à compter du 21 février 2022.
Cette menace est contenue dans une correspondance adressée au chef de l’Etat, Paul Biya.
Placée sous la tutelle du ministre chargé de l’Eau et de l’Énergie, et de la tutelle financière du ministère des Finances, la CAMWATER a pour objet social la gestion, pour le compte de l’État, des biens et des droits affectés au service public de l’eau potable en milieu urbain et semi-urbain.
Les relations entre le Syndicat national des employés de l’eau potable (Sneep) et la Cameroun water utilities corporation (Camwater) se dégradent de plus en plus.
Le Sneep dénonce depuis au moins quatre ans, « la décrépitude » de la société Camwater qui emploie ses membres depuis plus de 20 ans.
Cette décadence liée à « sa gestion abracadabrante et calamiteuse » est marquée par des « relents mafieux, des conflits d’intérêt, des malversations financières » durant la période d’affermage.
Le dialogue social entrepris entre le syndicat et l’entreprise Camwater à laquelle il opère, a débouché sur une série de 10 résolutions.
Il s’agit entre autre de mise sur pied d’un plan de développement de nouvelles infrastructures ; d’un plan de réhabilitation des réseaux et ouvrages existants ; des rapports crédibles et de confiance avec les partenaires au développement ; d’un plan de recrutement de formation, de gestion et de motivation du personnel bien établi, etc.
Mais, selon le Sneep, ces résolutions n’ont pas été mises en œuvre. De plus, depuis la fusion de la société avec la Camerounaise des eaux (CDE), les maladresses se multiplient.
Les syndicalistes évoquent « le colportage, le mensonge, la gabegie, la filouterie, la médisance, le copinage, l’arnaque, la corruption » dans le mode de gestion.
Ils dressent en outre une série de 10 manquements liés à l’absence de mise en œuvre des résolutions issues des différentes conciliations antérieures.
Il s’agit par exemple de la livraison en compte-goutte et en quantité insuffisante du matériel d’entretien des réseaux et des produits de traitement des eaux ; l’irrespect de la majorité des droits des travailleurs ; les conflits entre l’administration et les collaborateurs ; les recrutements à l’aveuglette, etc.
Au regard de ces « affres », le Sneep appelle la « très haute action » du président de la République, faute de quoi « les travailleurs las », vont observer un arrêt de travail.