Ce mardi 1er septembre, Facebook a menacé d’empêcher les utilisateurs et les médias australiens de partager des articles. La firme mettra ses menaces à exécution si le projet de loi visant à contraindre les géants du numérique à rémunérer les contenus fournis par les organes de presse se concrétisait.
Les Australiens n’auraient ainsi plus le droit de relayer sur Facebook ou Instagram des informations nationales ou internationales, a indiqué la firme américaine. Cette décision est « la seule manière de se protéger contre une conséquence qui défie toute logique », souligne Facebook.
Canberra a dévoilé fin juillet un projet de « code de conduite contraignant » qui obligerait les géants qui dominent l’internet, au premier rang desquels Google et Facebook, à rémunérer les médias australiens, en grandes difficultés financières, pour leurs contenus.
Ce code prévoit également la transparence des algorithmes utilisés pour élaborer l’ordre d’apparition des contenus ainsi que des pénalités atteignant plusieurs millions d’euros en cas d’infraction.
Cette proposition de loi « méconnaît la dynamique de l’internet et causera des dommages aux organes de presse que le gouvernement tente de protéger », a affirmé Will Easton, directeur général de Facebook dans la région.
« Le plus déroutant, c’est que cela obligerait Facebook à rémunérer les groupes de presse pour le contenu qu’ils placent volontairement sur nos plateformes et à un prix ignorant la valeur financière que nous leur apportons », a-t-il déploré dans un communiqué.
Il a également accusé le gendarme australien de la concurrence (ACCC), à l’origine de ce code, d’avoir « ignoré des faits importants » lors du processus de consultation qui a pris fin lundi 31 août. « L’ACCC suppose que c’est Facebook qui profite le plus de sa relation avec les groupes de presse alors qu’en réalité c’est l’inverse », a-t-il estimé.
« Les informations représentent une fraction de ce qu’ils voient sur leur « news feed » (fil d’infos) et ce n’est pas une importante source de revenus pour nous », selon Will Easton.
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Google a également contre-attaqué en créant des « pop-ups » sur les moteurs de recherche affirmant « que la manière dont les Australiens utilisent Google est menacée » et en incitant les « youtubers » du monde entier à se plaindre auprès des autorités australiennes.