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Australie : une ministre traite une victime présumée de viol de «sale menteuse»

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Nous sommes en 2019 et Brittany Higgins, 24 ans alors, travaillait pour Linda Reynolds qui était à l’époque ministre de l’Industrie de défense devenue depuis ministre de la Défense. La jeune femme ayant été violée par un collègue masculin dans le bureau de la ministre au Parlement après une soirée arrosée avec d’autres collègues du Parti libéral, indique avoir fait état de cette agression à un supérieur et qu’elle a ensuite été conviée à participer à une réunion formelle dans la salle-même où le viol aurait été commis.

Dans une interview au site news.com, la victime dit avoir eu le sentiment lors de cette réunion de devoir choisir entre sa carrière et une plainte auprès de la police. Après avoir d’abord défendu l’attitude des supérieurs de Brittany Higgins en affirmant qu’ils l’avaient encouragée à porter plainte et qu’elle serait soutenue quelle que soit sa décision, le gouvernement australien a fait volte-face. Mi-février, le Premier ministre a présenté ses excuses. « Cela n’aurait pas dû se passer. Et je présente mes excuses », a-t-il déclaré.

Le mois dernier, lorsque Brittany Higgins a rendu public ces faits, la ministre Linda Reynolds l’avait traitée de « lying cow », c’est-à-dire de « vache menteuse » ou de «sale menteuse», devant plusieurs collaborateurs, rapporte le journal The Australian. Des propos incroyablement blessants pour la jeune femme aujourd’hui âgée de 26 ans ; selon elle, ils étaient « une preuve supplémentaire de la culture toxique qui a cours derrière les portes closes au Parlement ».

Ce jeudi 4 mars, rapporte Metrotime, le Premier ministre Scott Morrison a indiqué qu’il s’était entretenu avec sa ministre de la Défense et qu’elle « regrettait profondément » les propos tenus qui, selon elle, ont été tenus « dans son bureau privé au cours d’une semaine stressante ».

“Jenny et moi en avons parlé, et elle m’a dit: +Il faut y réfléchir d’abord en tant que père. Que voudrais-tu qu’il se passe si c’était une de nos filles+”, a raconté le père de deux filles. “Jenny a toujours été douée pour clarifier les choses.” “Je suis encore bouleversé à l’idée qu’une jeune femme puisse se trouver dans une telle situation de vulnérabilité. Nous devons en faire davantage, que ce soit sur ce lieu de travail, ou sur n’importe quel autre.” Mme Higgins a remercié le chef du gouvernement pour ses excuses, mais, rapporte L’express, elle a estimé qu’elle n’aurait pas dû avoir à alerter les médias pour qu’une action soit lancée.