Avant le Mondial-2026, des ONG alertent sur la « diabolisation des migrants » par Trump

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Crédits photo : Radio France

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Des organisations de défense des droits humains ont dénoncé mercredi la politique anti-immigration de Donald Trump qui pourrait mettre à mal, selon elles, la Coupe du monde de football 2026 coorganisée par les Etats-Unis.

« Des millions de personnes venant du monde entier sont attendues ici, aux Etats-Unis (…), et elles méritent, quelle que soit leur nationalité, de pouvoir venir sans crainte d’être refoulées, détenues ou expulsées sans procédure régulière », a souligné Jamal Watkins, un dirigeant de l’importante organisation américaine de défense des droits civiques NAACP, lors d’une conférence de presse à Washington.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène son programme anti-immigration au pas de charge, à coups d’arrestations et d’expulsions brutales.

Parois appuyée par les militaires de la Garde nationale, la police de l’immigration (ICE) a renforcé ses opérations dans de nombreuses villes démocrates, comme Los Angeles et New York, qui accueilleront chacune huit rencontres du Mondial-2026 (11 juin – 19 juillet).

Les « raids incessants » de ICE « constituent une vraie menace pour la sécurité et la dignité de millions de personnes », a lancé Jamil Dakwar, directeur du programme des droits humains de l’organisation ACLU, accusant l’administration de « compromettre l’intégrité du tournoi ».

Un rapport de l’ONG Human Rights Watch publié mercredi dévoile qu’un demandeur d’asile a été arrêté en juillet devant le MetLife Stadium, près de New York, juste avant le coup d’envoi de la finale de la Coupe du monde des clubs, avant d’être expulsé.

Au total, plus de 92.000 personnes ont été arrêtées par la police de l’immigration entre janvier et octobre, à proximité des villes hôtes de la prochaine Coupe du monde, selon ce rapport.

« La Fifa (Fédération internationale de football, ndlr) et les villes hôtes doivent donner des garanties pour que ni ICE, ni la Garde nationale ou une autre force fédérale ne soit présente aux (abords des) stades l’été prochain », a dit Jennifer Li, directrice du Center for Community Health Innovation.

D’autres sujets inquiètent les organisations de défense des droits, comme les attaques contre la liberté de la presse et l’accès des journalistes à l’événement alors que Donald Trump ne cesse d’attaquer les médias traditionnels qu’il accuse de partialité.

« Malheureusement, la compétition se déroule dans un contexte généralisé de répression des droits de la presse » aux Etats-Unis, a condamné le patron de Reporters sans frontières USA, Clayton Weimers.

« Nous voulons que les journalistes racontent l’événement avec liberté et fassent leur travail en toute sécurité. Et nous ne pouvons pas considérer cela comme acquis », a-t-il ajouté, mentionnant le projet du gouvernement de limiter drastiquement la durée des visas pour les journalistes étrangers.

Plus de 90 organisations ont signé cet été une lettre publique pour demander au président de la Fifa, Gianni Infantino, de prendre en compte ces craintes.

Mais le patron de la Fifa n’a pas répondu à l’appel et a créé un prix annuel de la paix qui pourrait être remis à Donald Trump vendredi, lors du tirage au sort du Mondial.

« Si aucune mesure n’est prise aujourd’hui, la Fifa risque de devenir une chambre d’écho de l’autoritarisme », avertit Jamil Dakwar.

© Agence France-Presse

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