Gérard Piqué a décidé de quitter le football contre toute attente alors que ses prestations sont de plus en plus décriées. Et si Joan Laporta souhaitait ce départ, le président s’attendait à ce que tout soit coordonné par sa direction. Seulement, le joueur qui a compris que le club voulait le mettre au premier plan pour expliquer certains problèmes a préféré prendre de cours le président du club catalan qui se retrouve sans prétexte pour justifier quoi que ce soit.
1. Substitut habituel : Gérard Piqué n’a jamais été considéré par Xavi Hernandez comme un titulaire. L’entraîneur lui a fait comprendre à la fin de la saison dernière que son rôle allait être secondaire cette saison et les signatures de Christensen et surtout de Koundé, ainsi que l’engagement de l’entraîneur envers Eric Garcia et Araujo, l’ont relégué sur le banc et au rang de cinquième défenseur central, ce qui ne lui donne aucune chance.
2. Situation personnelle complexe : Gerard Piqué a terminé la saison dernière avec quelques épisodes très compliqués. D’une part, sont apparus des audios de lui avec Luis Rubiales, président de la Fédération royale espagnole de football, qui ne l’ont pas laissé en bonne place. D’un côté, il parlait de ce que sa société, Kosmos, allait gagner grâce au contrat pour amener la concurrence en Arabie Saoudite. De l’autre, sa séparation avec Shakira a été précipitée, ce qui a donné lieu à un bras de fer juridique très intense qui est devenu son quotidien.
3. Le mauvais match contre l’Inter en Ligue des Champions à domicile : Remplaçant au début de la saison, Gérard Piqué a été sollicité par Xavi en raison des blessures d’Araujo, Koundé et Christensen pour jouer quelques matchs. L’une d’elles, et la plus importante était contre l’Inter Milan à domicile, où l’équipe de Xavi jouait pour être ou ne pas être en Ligue des champions. Et coup du sort, Piqué qui était dans le onze de départ et a été impliqué dans deux buts, l’un où il a laissé passer le ballon et l’autre où il s’est perdu et a manqué la marque de Lautaro.
4. Les sifflets du Camp Nou : Gérard Piqué a toujours été une idole pour les fans du Barça, ce qu’il a mérité grâce à ses fantastiques performances pendant une bonne partie de ses 15 saisons en tant que Culé. Mais ces derniers temps, ces mêmes fans blaugranas sont divisés à son sujet. Sa substitution et quelques erreurs de jeu, pimentées par la question des audios et sa situation relationnelle, l’avaient mis en position de faiblesse. Au Camp Nou, lors de certains matchs, il a entendu certains supporters le siffler, une punition pour un joueur qui était autrefois si unanimement aimé. Piqué croit que les mots du président Laporta lors de la dernière assemblée, où il a fait allusion aux joueurs qui n’avaient pas voulu baisser leurs salaires, ont généré ce rejet de sa figure de la part des membres.
5. Ses problèmes physiques : Les pépins physiques sont les quotidiens de Gérard Piqué ces derniers temps. Ces problèmes d’abducteurs nécessitaient du repos. Et bien que le défenseur central soit en train de se rétablir, il y avait une possibilité que ces problèmes apparaissent de manière cyclique, ce qui ne va rien arranger à sa situation.
6. Sa promesse à Xavi : L’entraîneur a dit à Piqué qu’il allait jouer un rôle moins important cette saison, car il allait aussi signer des défenseurs centraux. Gérard Piqué a accepté le défi et l’a très bien dit à Xavi, qu’il voulait continuer à rivaliser avec le reste des défenseurs centraux et montrer à l’entraîneur qu’il devait jouer parce qu’il était le meilleur. Et il a dit à l’équipe que s’il n’y arrivait pas, il partirait, car il ne voulait pas prendre sa retraite au Barça en tant que remplaçant régulier. Il n’a donc pas réussi à rivaliser avec la jeunesse, et a décidé qu’il était préférable de partir que de rester au banc.
7. Son image : Le défenseur catalan a bien réfléchi à sa situation et s’est rendu compte que même s’il était déjà certain qu’il va quitter le club, le faire maintenant serait le bon moment. Puisque ces derniers matchs, les sifflets des supporters et l’épisode de Mestalla (il était sur le banc sans chaussettes ni bottes) ne l’ont pas laissé dans de bonnes dispositions. Il a donc jugé que partir maintenant, en supposant qu’il décline, ne le laisse pas sous un si mauvais jour.