QU’EST-CE QUE LES DREADLOCKS ?
Pour en savoir plus, on a contacté Namani, créatrice du Studio Namani, qui est spécialiste des locks et de la coloration depuis plusieurs années. Dans le langage courant, elle nous rappelle dès le début qu’il est préférable de dire « locks », plutôt que « dreadlocks », qui est un terme stigmatisant. « Les locks sont une manière de coiffer les cheveux. Au départ, ce n’est même pas une coiffure, nous rappelle-t-elle, mais le fait que les cheveux s’agglomèrent entre eux.
Avec le temps, la mode, c’est devenu une coiffure à part entière, qui consiste à entremêler les cheveux qui deviendront par la suite des locks ». Pendant longtemps, l’image des locks a été négative parce qu’il y a eu une mauvaise circulation de l’information et les idées reçues qui vont avec « les liaient automatiquement au mouvement rastafarisme ou à une potentielle consommation de cannabis.
Si on remonte plus loin par exemple, les locks étaient portées par des nobles de l’Égypte Antique, et dans certains peuples ancestraux en Afrique, même si en Afrique de l’Ouest ce n’est pas toujours bien accepté, et plutôt considéré comme une coiffure marginale, mais les choses évoluent », précise Namani. Les artistes ont évidemment contribué à la normalisation des locks, comme les intellectuels, les professeurs d’université ou encore les écrivains comme Toni Morrison qui en a fait sa signature. Pour Namani, « arborer des locks revient au même que porter ses cheveux naturels : c’est une fierté ».
COMMENT « PRÉPARER » SES CHEVEUX ?
Il n’y a pas de longueur appropriée pour démarrer des locks. Certaines personnes le font avec les cheveux très courts ou longs, d’autres avec une longueur aux épaules, tout dépend de la personne.
SUR QUELLE NATURE DE CHEVEUX C’EST RÉALISABLE, QUELLE LONGUEUR FAUT-IL AVOIR ?
La nature des cheveux peut être crépue ou texturée, bouclée ou frisée : « Ils n’ont pas besoin d’être obligatoirement crépus ou frisés, mais plus les cheveux seront texturés, mieux ce sera pour les démarrer », explique Namani.
COMMENT PORTER LES DREADLOCKS ?
Il n’y a pas une seule et bonne manière de les porter, mais plusieurs types de méthodes qui correspondront à l’envie de la personne. « Il y a les Freeform, qui ont toujours existé, non travaillés, on laisse les cheveux partir tout seul, sans peignage particulier avec un amas se formant sur la tête ».
Le semi-freeform suit le même procédé, mais ici, les locks seront manipulées un minimum pour donner une forme plus générale. Un entretien espacé est recommandé. Il y a également les locks au crêpage « qui suivent un peu la même ligne, on peut crêper avec un gant, la main ou une éponge ».
« Il y a les locks traditionnelles, plus ou moins petites, définies en termes de tailles et de surface de la taille. Les locks instantanées peuvent se faire avec une aiguille, comme quand on brode. L’idée est d’avoir un résultat très mature dès le départ ». Enfin, Namani rappelle que les microlocks et les sisterlocks se ressemblent, mais les premières sont souvent plus épaisses, quand les sisterlocks sont une marque déposée : pour les appeler comme telles, il faut que la lockticienne (la coiffeuse) soit certifiée de cette méthode qui suit un tracé précis.
COMMENT CHOISIR SON SALON DE COIFFURE ?
Pour déterminer quel type de locks vous correspondra le mieux selon la longueur, nature, santé et densité de vos cheveux, il est primordial de se faire conseiller dans un salon spécialisé.
« Il faut savoir quels critères on a envie de prioriser : la rapidité, le coût, le professionnalisme ou l’expérience ? J’aurais tendance à dire qu’il ne faut pas se presser parce qu’un salon demandé peut être un gage de qualité », précise Namani. Elle recommande néanmoins de ne pas choisir son salon selon un nombre d’abonnés, mais plutôt par les avis d’autres clientes ainsi que par un premier entretien.
Quelle technique ? Combien de temps pour les réaliser ?
Tout dépend de la locktisienne, de votre épaisseur de cheveux et du type de locks choisies : cela peut varier de huit heures pour les rapides jusqu’à deux jours selon le salon et la personne qui les fait.
EST-CE QUE LES LOCKS ABÎMENT LES CHEVEUX ?
Namani rappelle qu’un cheveu « ne peut abîmer un autre cheveu », avant d’ajouter que ce sont les mauvais traitements des locks qui peuvent être dommageable. « Si on pense qu’on n’a pas besoin de les hydrater, de s’en occuper ou de les laver, ça peut causer des problèmes. Je dirais que les locks les plus fines ont souvent tendance à bien vieillir, car il y a moins de traction sur la racine ».
L’experte conseille néanmoins d’éviter de trop resserrer ses racines régulièrement car cela peut causer une alopécie de traction comme pour les tresses. « Les locks c’est aussi accepter de ne pas avoir un cheveu toujours très net et ne pas avoir à les tourner ou reprendre à la racine trop régulièrement car c’est cela qui casse les cheveux », précise-t-elle à juste titre.
DREADLOCKS : COMMENT EN PRENDRE SOIN ?
Et pour en prendre soin, c’est pareil ! Il faut être simple et efficace. « Il y a quelques éléments importants à garder en tête : le nettoyage avec un shampoing nourrissant en alternance avec un shampoing clarifiant, qui lui est indispensable pour éviter les résidus.
Pas de gel, crèmes, beurres ou de masques pour cheveux crépus trop lourds qui forment une accumulation de sébum ». Quant au clarifiant, c’est un indispensable pour nettoyer en profondeur, mais seulement tous les deux mois en alternance avec un shampoing nourrissant qui peut être utilisé toutes les deux semaines.
Pour l’hydratation : un vaporisateur avec de l’eau minérale, un tout petit peu d’huile végétale et des huiles essentielles. Les préférées de Namani ? Les huiles semi légères comme l’huile de macadamia, l’huile de pépins de raison, l’huile d’avocat et des huiles essentielles de romarin, de menthe poivrée et d’ylang ylang.
COMBIEN DE TEMPS LES GARDER ?
Avec une bonne routine, Namani nous rappelle que « les locks peuvent se garder toute la vie, on peut aussi les tailler et réaliser des coiffures très stylisées sur les locks. On peut quasiment tout faire, l’important est d’en prendre soin », conclut-elle.