« Contrairement aux rumeurs persistantes, le gouvernement de Patrice Talon n’a instauré aucun nouvel impôt ces dernières années. Depuis 2016, les réformes fiscales visent avant tout à simplifier le système, moderniser la collecte et élargir l’assiette ». C’est l’essentiel à retenir d’un démenti formel relayé par Financial Afrik.
Le Code général des impôts comptait autrefois 48 taxes. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 32. Dans le détail : 11 taxes obsolètes ont été supprimées, 5 regroupées, et une seule nouvelle taxe a vu le jour – celle sur les plus-values immobilières. Le paysage fiscal est donc allégé et plus lisible.
Plutôt que de créer de nouveaux prélèvements, le gouvernement a misé sur la digitalisation : facturation électronique normalisée, immatriculation en ligne, dépôt dématérialisé des états financiers, déclarations et paiements via Internet, enregistrement électronique des actes… Ces innovations permettent de mieux tracer l’activité économique, de réduire la fraude et de simplifier la vie des contribuables.

Les résultats sont là : entre 2016 et 2022, le nombre de contribuables est passé de 18 783 à 24 047. Dans le détail, les grandes entreprises sont passées de 491 à 747, les moyennes de 2 815 à 4 800 et les autres contribuables de 15 477 à 18 500. Une progression significative qui prouve que l’élargissement de l’assiette fonctionne.
Cette dynamique se reflète aussi dans les recettes. Selon le FMI, les revenus fiscaux ont progressé de 15 % en 2024, grâce notamment à une meilleure collecte de l’impôt sur les sociétés et des droits de douane. Cette performance a permis de ramener le déficit public à 3 % du PIB, en ligne avec les critères de l’UEMOA.
Malgré tout, le Bénin reste encore loin du seuil fixé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui impose un taux de pression fiscale de 20 % du PIB. En 2022, le pays plafonnait à 12,2 %. Un retard qui montre que le potentiel est encore important, mais qui souligne aussi la volonté de l’État d’avancer sans alourdir la charge des citoyens.