Au Bénin, l’administration fiscale, ici la Direction Général des Impôts (DGI) plie face à la pression.
En effet, la Direction générale des Impôts ajuste ce mercredi 17 septembre 2025 sa plateforme de demande de quitus fiscal. Cette modification fait suite aux revendications du parti Les Démocrates dirigé par l’ancien président Thomas Boni Yayi.
Nicolas Yénoussi, directeur général de la DGI, reçoit une délégation conduite par l’honorable Nourénou Atchadé.

L’audience sollicitée le 16 septembre se tient le lendemain au siège de l’administration fiscale. L’opposition conteste l’obligation faite aux requérants de préciser le type d’élection avant de soumettre leur demande sur la plateforme quitus.impots.bj.
La DGI justifie initialement cette exigence par les délais différenciés imposés par la Commission nationale électorale (CENA). Chaque scrutin a ses propres contraintes temporelles selon l’administration.
Après consultation avec la CENA, Yénoussi annonce : « Il a été décidé de répondre favorablement à la requête du parti Les Démocrates et d’adapter en conséquence la plateforme ».
La nouvelle version déployée dès mercredi efface cette mention controversée. APAnews confirme que « la DGI a invité, vendredi 12 septembre 2025, les potentiels candidats aux élections générales de 2026 à demander individuellement leur quitus fiscal en ligne ». Une procédure entièrement dématérialisée selon La Nouvelle Tribune.
Cette polémique intervient dans un climat politique tendu. Le 5 septembre, Les Démocrates exigent le départ du ministre d’État Romuald Wadagni.
Ce dernier, candidat désigné du Bloc républicain et de l’Union progressiste pour la présidentielle de 2026, supervise la DGI depuis son ministère de l’Économie et des Finances.
L’opposition dénonce un conflit d’intérêts flagrant. Wadagni, âgé de 49 ans et ministre des Finances depuis 2016, contrôle l’institution chargée de délivrer les documents indispensables à toute candidature. Élu Meilleur ministre des Finances d’Afrique en 2024, il se retrouve juge et partie dans le processus électoral.
Bref, les candidats doivent justifier d’une situation fiscale soldée à zéro franc au 31 décembre 2024. Impôts fonciers, taxe sur les véhicules, impôts professionnels, revenus et patente : tout doit être réglé. Les salariés fournissent en plus une fiche de paie de moins de trois mois.
L’opposition prépare sa riposte en annonçant un candidat unique pour 2026.