Bénin : le gari décroche un important titre

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Crédits photo : Sika Finance

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Le gari Sohoui de Savalou vient d’obtenir son certificat d’Indication géographique protégée. L’Organisation africaine de la propriété intellectuelle a remis ce document à Cotonou lors d’une cérémonie qui consacrait également l’huile d’arachide Azimi d’Agonlin.

Ces deux produits du terroir béninois rejoignent ainsi le club fermé des denrées alimentaires protégées sur les marchés des dix-sept États membres de l’OAPI.

La semoule de manioc précuite fabriquée dans le centre du pays bénéficie désormais d’une reconnaissance juridique qui empêche toute contrefaçon.

Les producteurs de Savalou, département des Collines, ont transmis leurs méthodes artisanales de génération en génération. Le procédé traditionnel confère au produit final cette texture granuleuse et cette saveur légèrement acidulée qui le distinguent des autres garis de la sous-région.

Un patrimoine culinaire désormais protégé

La ministre de l’Industrie et du Commerce, Alimatou Shadiya Assouman, a salué lors de la remise des certificats « un accomplissement collectif qui honore le Bénin tout entier », selon les propos rapportés par SRTB.

L’indication géographique protège juridiquement le nom du produit contre les usages frauduleux et garantit aux consommateurs l’authenticité de ce qu’ils achètent.

Le gari Sohoui ne peut être produit qu’à partir de tubercules de manioc cultivés dans les Collines. Bref, le terroir compte autant que le savoir-faire. La transformation s’effectue selon un protocole précis que les femmes de Savalou maîtrisent depuis des décennies.

Le râpage, la fermentation, le pressage et la torréfaction suivent des règles strictes inscrites dans un cahier des charges validé par les productrices elles-mêmes.

Trois produits béninois labellisés

Le Bénin compte désormais trois indications géographiques protégées. L’ananas pain de sucre du plateau d’Allada avait ouvert la voie en octobre 2020, devenant le premier produit béninois à obtenir cette distinction.

Le ministre Assouman a d’ailleurs annoncé que d’autres denrées alimentaires locales pourraient bientôt rejoindre cette liste.

La certification intervient durant le mois du consommons local, période dédiée chaque année à la promotion des productions nationales. Enfin, cette coïncidence renforce le message des autorités qui souhaitent valoriser le patrimoine agroalimentaire du pays. L’Union européenne et l’Agence française de développement avaient identifié dès 2020 le gari Sohoui et l’huile d’Agonlin comme des candidats sérieux à la certification.

Le label ouvre de nouvelles perspectives commerciales pour les producteurs. Les marchés régionaux et internationaux deviennent plus accessibles grâce à cette garantie d’origine et de qualité. La ministre a expliqué que l’IGP « constitue un instrument clé de transformation économique, en stimulant la croissance locale et en structurant les filières agricoles traditionnelles ». La protection permet également de lutter contre la concurrence déloyale et de préserver un savoir-faire ancestral menacé par l’uniformisation des méthodes de production. Les consommateurs, de leur côté, peuvent vérifier l’authenticité des produits qu’ils achètent grâce aux logos et indices apposés sur les emballages.

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