Interpellé mercredi 12 janvier par un député de sa majorité au Parlement français sur la « persécution des opposants » et surtout la condamnation à vingt ans de prison de l’opposante Reckya Madougou, le ministre Jean-Yves Le Drian avait répondu que « la France continuera de faire pression sur les autorités béninoises avec ténacité ».
Les propos du ministre français des Affaires étrangères ont été très appréciés par les militants et les soutiens de l’opposante béninoise Reckya Madougou, mais ils ont été jugés de très mauvais goût par le pouvoir. Le gouvernement n’a pas fait de communiqué, mais son porte-parole dans un entretien avec plusieurs médias en ligne vendredi a réagi.
Wilfried Léandre Houngbedji a fait remarquer « depuis que l’ancien président français a été condamné par deux fois et que certains de ses soutiens ont même douté de l’impartialité de la justice, je n’ai pas noté que le Bénin ait fait pression sur la France pour demander l’allégement ou l’annulation des peines de Monsieur Nicolas Sarkozy. »
Décryptage : Monsieur Le Drian a fait de l’ingérence, il ne devrait pas.
Parlant de détenus, un décret du chef de l’État signé le 6 janvier mais diffusé vendredi gracie près de 500 prisonniers. Pas de Joël Aïvo ni de Reckya Madougou parmi les bénéficiaires, ce que regrettent certains opposants joints au téléphone. Le décret était clair : les personnes condamnées pour complot contre la sureté de l’État sont exclues.
Au sujet des personnes interpellées lors de la présidentielle contestée d’avril 2021, la Criet a procédé à des libérations par vague. Elles ont commencé fin octobre. Selon nos informations, plus de 60 personnes sur un peu plus de 120 sont concernées, elles sont sous contrôle judiciaire.
Vous voyez, dit un membre de la majorité, Patrice Talon « n’attend pas d’injonction avant d’agir », rapporte Rfi.