Sur le marché de l’UEMOA, le Bénin attire l’attention en obtenant des conditions d’emprunt plus favorables que celles de la Côte d’Ivoire, émetteur de référence. Le jeudi 4 septembre 2025, le pays a levé 33 milliards FCFA de bons de Trésor à 91 jours à un rendement de 5,06%, avec une demande près de trois fois supérieure à l’offre. Depuis le début de l’année, chacune de ses sorties est sursouscrite, soulignant la forte confiance des investisseurs pour des titres béninois jugés sûrs et rares.
Cette attractivité repose d’abord sur des fondamentaux macroéconomiques solides. Premier pays de la zone à ramener son déficit budgétaire sous le seuil de 3% du PIB dès 2024, le Bénin maintient également une inflation faible (0,5% au premier trimestre 2025) et une croissance soutenue (7,5% en 2024), tirée par les investissements publics et parapublics. Même si le déficit courant reste élevé, lié aux importations pour le développement industriel, il est perçu comme temporaire par les autorités.
La stratégie de gestion de la dette contribue également à cette prime de confiance. La dette béninoise est majoritairement extérieure (76,2%) et à taux fixe (98,6%), sécurisant le coût du service. Des opérations de refinancement et de couverture en devises ont permis de réduire significativement les coûts d’intérêts et de libérer des ressources pour le marché domestique. Par exemple, le remboursement anticipé de titres domestiques et le rachat d’eurobonds ont généré d’importantes économies, tout en améliorant la perception des titres béninois.

La rareté des émissions béninoises joue un rôle déterminant. Avec seulement 250 milliards FCFA levés depuis le début de l’année, contre des milliards mobilisés par la Côte d’Ivoire ou le Sénégal, chaque adjudication devient une véritable compétition.
Les investisseurs, désireux de diversifier leurs portefeuilles, se disputent le papier béninois, contribuant à faire baisser le coût moyen de financement et à renforcer la position du pays sur le marché régional.
Malgré ces succès, le FMI recommande la prudence. Il est conseillé au Bénin de rééquilibrer progressivement sa dette vers le marché domestique pour limiter les vulnérabilités. La force du pays repose également sur son appartenance à l’UEMOA et à la mutualisation des réserves de change, qui lui garantit un accès facilité aux financements extérieurs.
En combinant discipline budgétaire, gestion proactive de la dette et rareté des émissions, le Bénin s’impose ainsi comme un modèle dans la région.