Dans le cadre de sa tournée nationale entamée la semaine dernière, le Président du Bénin, Patrice Talon s’est rendu le jeudi dernier à Savé.
« Je suis venu ce matin demander pardon. Un enfant bien élevé ne sait que demander pardon, quelles que soient les circonstances », a humblement déclaré Talon en présence d’une centaine de personnalités, élus locaux, chefs traditionnels et religieux, rassemblée à Savé.
Le moment était fortement symbolique, car le Président se retrouvait à la porte d’entrée vers le nord du pays, sur les terres de son prédécesseur, Thomas Boni Yayi.
Des terres frondeuses. Au lendemain des législatives contestées de 2019, lors desquelles aucun parti de l’opposition n’avait pu présenter de candidat, la ville avait été le théâtre d’affrontements meurtriers entre les forces de l’ordre et des « chasseurs ».
Démarrées à Tchaourou, ville natale de Boni Yayi qui était alors en résidence surveillée à Cotonou, les violences se sont rapidement propagées à l’ombre des mamelles de Savé, les collines qui font la fierté de la ville. Au moins deux « chasseurs » ont été tués, tandis que plusieurs dizaines de policiers ont été blessés.
En janvier dernier, nouvelle poussée de fièvre, après l’arrestation de l’un des meneurs présumés des manifestations postélectorales. Là encore, les affrontements se font violents. On compte deux morts du côté des manifestants, et six policiers blessés.
Près d’un an plus tard, Patrice Talon est donc venu demander « pardon ». Il a assuré avoir « pardonné » aux manifestants. « J’ai pardonné, la République a pardonné et comme nous sommes une République, le temps que les choses soient faites dans les normes, nos frères seront libres », a-t-il assuré, évoquant les personnes arrêtées lors des premiers troubles de mai et juin 2019.
Il est à noter que cette tournée du président est vu comme une pré-campagne pour certains, cependant Patrice Talon n’a toujours pas encore décidé de briguer un second mandat.
Avec afriquemedia