Grâce au président Patrice Talon, « en 2024, les exportations de marchandises du Bénin ont atteint 674,7 milliards FCFA (1,2 milliards de dollars), enregistrant une hausse de 5,5% par rapport à l’année précédente ».
C’est l’essentiel à retenir des dernières statistiques officielles consultées par Sika Finance.
Selon le média, « cette performance, bien qu’en ligne avec la dynamique observée depuis plusieurs années, confirme la dépendance structurelle du commerce extérieur béninois à quelques produits clés et à une forte orientation vers le continent asiatique.
La progression des exportations s’explique essentiellement par deux familles de produits.
D’une part, les résidus et déchets des industries alimentaires ainsi que les aliments préparés pour animaux, qui contribuent à hauteur de +4,3 points à la croissance.
D’autre part, les graines et fruits oléagineux, une spécialité béninoise, apportent +3,9 points.
Ces chiffres confirment la place prépondérante de l’agriculture et de ses dérivés dans la structure des exportations nationales, un levier qui reste toutefois exposé aux fluctuations climatiques et aux cours mondiaux des matières premières ».
Si l’évolution des exportations béninoises a été qualifiée d’« erratique » au cours des vingt dernières années, la période 2016-2024 a marqué un tournant décisif.
En huit ans, les ventes à l’étranger ont grimpé de 178,5 %, signe d’une percée progressive du pays sur la scène commerciale mondiale, portée en grande partie par l’appétit grandissant des marchés asiatiques.
L’Asie, pilier incontournable
En 2024, le continent asiatique a absorbé 68,2 % des exportations béninoises, confirmant son statut de partenaire privilégié, loin devant l’Afrique (15,1 %) et l’Europe (10,8 %).
Cette domination traduit certes l’ancrage du Bénin dans les échanges mondiaux, mais elle révèle aussi une dépendance marquée à un seul marché, une fragilité potentielle en cas de ralentissement de la demande asiatique.
En Afrique, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est imposée comme un relais commercial, avec 9,3 % des exportations, dont 6,1 % à destination de l’UEMOA et 3,2 % vers les autres pays membres.
Des avancées notables ont été observées sur certains corridors régionaux, notamment en direction du Burkina Faso, de la Guinée-Bissau et du Mali, où les exportations béninoises ont connu une progression encourageante.
Derrière cette dynamique, les analystes mettent en avant deux priorités. La première consiste à élargir la gamme de produits exportés, aujourd’hui dominée par les oléagineux et les dérivés agroalimentaires.
La seconde réside dans une diversification des débouchés, afin de réduire la dépendance vis-à-vis de l’Asie et de renforcer la présence sur les marchés africains.
En consolidant ses atouts et en misant davantage sur la transformation locale de ses ressources agricoles, le Bénin de Patrice Talon pourrait non seulement augmenter la valeur ajoutée de ses exportations, mais aussi bâtir une économie plus résiliente face aux fluctuations internationales.
