Bénin : plus de 600 millions de FCFA de pertes pour la SBEE en 4 ans, un record

Bénin : plus de 600 millions de FCFA de pertes pour la SBEE en 4 ans, un record

Crédit Photo : DR

Facebook
Twitter
WhatsApp

En pleine dynamique d’extension de son réseau et d’amélioration de la desserte en électricité, la Société Béninoise d’Énergie Électrique (SBEE) se heurte à une pratique aussi récurrente que néfaste : le vandalisme de ses équipements. Animés par des intérêts financiers, des individus s’attaquent aux installations, occasionnant de lourdes conséquences économiques et sociales. L’entreprise tire la sonnette d’alarme.

Transformateurs fracturés, câbles sectionnés, poteaux volontairement ou accidentellement renversés : les dégâts se comptent par dizaines. Selon un rapport interne couvrant la période 2020 à 2024, plus de cent poteaux électriques ont été détruits, la plupart à la suite de collisions avec des véhicules. Des disjoncteurs basse tension ont disparu et pas moins de cinq transformateurs HT/BT ont été mis hors service.

Le vol de câbles électriques constitue une autre menace majeure. En quatre ans, plus de 500 cas ont été recensés, dont près de la moitié dans le département du Zou.

Un impact technique et économique considérable

Les conséquences techniques sont immédiates : baisses de tension répétées, coupures prolongées et dysfonctionnements en série. Des milliers de ménages, de commerces et même des centres de santé se retrouvent régulièrement plongés dans le noir, avec des répercussions directes sur le quotidien et sur l’efficacité des services de la Sbee.

Sur le plan financier, les pertes sont colossales. Toujours selon le rapport, le coût direct lié au remplacement des matériels détruits dépasse 600 millions de Fcfa en cinq ans, avec un record de 200 millions rien qu’en 2023. Ce chiffre ne prend pas en compte les manques à gagner ni les préjudices subis par les petites entreprises – soudeurs, poissonneries, scieries, etc. – dont l’activité dépend d’une alimentation électrique stable.

Un enjeu de sécurité publique

Au-delà de la facture économique, ce phénomène fragilise aussi la sécurité collective. L’obscurité prolongée dans certains quartiers favorise la montée de la criminalité. Plus grave encore, ces actes exposent leurs auteurs et les riverains à de graves accidents d’électrocution. Dans les hôpitaux, la défaillance du réseau peut même mettre en péril la vie de patients.

La SBEE appelle à une mobilisation citoyenne

Pour la société, l’origine de ces actes est à rechercher dans la précarité, le chômage et la quête de gains rapides. Mais elle insiste : les infrastructures électriques sont des biens communs, indispensables au développement national. Elle en appelle donc à la vigilance des élus locaux, des autorités municipales et des populations pour renforcer la surveillance et signaler les comportements suspects.

La SBEE recommande également la multiplication des actions de sensibilisation et la solidarité citoyenne afin de préserver ces équipements essentiels. Car, rappelle-t-elle, « l’énergie électrique est un levier de développement et un droit pour chaque citoyen. Sa protection ne doit pas être l’affaire de la seule SBEE, mais un engagement collectif ».

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp