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Bénin : un opposant de Patrice Talon face aux tribunaux

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Ce jeudi 15 juillet 2021, s’est ouvert le procès de l’opposant béninois Joël Aïvo, à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) pour “atteinte à la sécurité” et “blanchiment de capitaux”. Pour rappel, il avait été arrêté le 15 avril à Porto-Novo, au lendemain de l’annonce de la réélection du président Patrice Talon avec plus de 86% des voix, puis avait été mis en examen et incarcéré.

Quelques jours avant son procès, un de ses avocats, Ludovic Hennebel, avait affirmé à l’AFP que le professeur agrégé de droit, âgé de 47 ans, était “détenu arbitrairement dans des conditions inhumaines, cruelles et dégradantes, (…) pour le punir d’avoir exprimé une dissidence politique, notamment avoir osé parler avec des journalistes français”. Selon ses avocats, “toutes les garanties d’un procès équitable et les droits de la défense sont systématiquement bafoués” depuis le début de la procédure.

La Criet, mise en place en 2016 par le pouvoir, est accusée par ses détracteurs de servir d’instrument judiciaire pour museler l’opposition. C’est cette même cour qui est en charge de juger Reckya Madougou, une autre opposante importante arrêtée quelques semaines avant le scrutin.

Tournant autoritaire

Il est reproché à cette ancienne Garde des Sceaux et porte-parole du gouvernement béninois sous le président Thomas Yayi Boni, rival de Patrice Talon, d’avoir voulu faire assassiner une personnalité politique pour empêcher la tenue du scrutin et de déstabiliser le pays.

Des violences avaient éclaté la semaine avant le scrutin dans plusieurs communes du centre du pays et des manifestants avaient dressé des barrages sur les routes principales, coupant la circulation du Sud vers le Nord. Les manifestants, qui dénonçaient l’absence d’une opposition crédible au scrutin, avaient été délogés par des gaz lacrymogènes puis des tirs à balles réelles des forces de l’ordre.

Patrice Talon, richissime homme d’affaires ayant fait fortune dans le coton, élu une première fois en 2015, est accusé par ses détracteurs d’avoir engagé le Bénin dans un tournant autoritaire. Les principales figures de l’opposition au Bénin sont pour la plupart en exil, rapporte Africanews.