Au Bénin, Prosper Houéssou, un photographe avait été renvoyé de la Cathédrale Notre Dame de la Miséricorde de Cotonou le 10 mars dernier, alors qu’il était venu assurer la couverture-photo d’un mariage. Le curé qui l’a chassé de la maison de Dieu, lui reprochait son look.
« Il m’a empêché de faire mon boulot en disant que je ne suis pas le bienvenu dans la maison du créateur à cause de mes cheveux. Ça m’a vraiment touché et je lui ai posé une question : suis-je le diable ? », a écrit Prosper Houéssou dans une publication sur Facebook, le 28 mars dernier.
« Notre paroisse a retenu d’éviter, au cours des célébrations, toute tenue extravagante susceptible de distraire »
Les internautes n’ont pas tardé à condamner l’acte du curé Antoine Metin. Pour certains, c’est ni plus ni moins qu’une « méchanceté gratuite ». D’autres parlent de « stigmatisation ». Des écrits rament quand même à contre-courant, parlant d’une « correction morale ».
Le prêtre ayant posé l’acte est plutôt dans cette logique. Il explique que l’interdiction des looks extravagants est dans le règlement interne de la Cathédrale. « Après plusieurs expériences et efforts infructueux pour discipliner les prises d’images à l’église, depuis plus de cinq ans, notre paroisse a retenu d’éviter, au cours des célébrations, toute tenue extravagante susceptible de distraire » informe le curé interrogé par le site de l’actualité religieuse La Croix Africa.
Pour lui, chaque milieu a ses exigences. Un code vestimentaire peut être rigoureusement exigé selon l’événement qui rassemble et le milieu où il se déroule. L’homme de Dieu dit avoir remarqué le look du photographe qui l’incommodait et en a parlé au futur marié.
« Vu son look, nous avons signifié au futur marié que son invité ne pourrait déambuler dans l’église » révèle le père Antoine Mètin. « Assis quelque part dans l’assemblée, il aurait été moins dérangeant que de le voir se lever pour aller ici et là pendant la célébration pour prendre des vues », a assuré le curé.
« Franchement ce prêtre m’a choqué »
L’homme de Dieu pense que « le Christ (est) l’unique centre d’attention de toute liturgie catholique et les fidèles rassemblés, ont besoin d’un certain cadre pour se recueillir et vivre la liturgie ». Il revient au curé « de le leur assurer » fait savoir Antoine Metin. En clair, la coiffure du photographe pouvait distraire l’assemblée. En tout cas, le photographe chassé a mal vécu cet incident.
« J’ai voulu exercer mon métier, ce métier que j’exerce pour nourrir ma famille et un prêtre m’en a empêché… Franchement ce prêtre m’a choqué par cette réaction et surtout, le ton pris pour me faire sortir de l’Église comme si j’étais un démon », a-t-il déclaré.