Dans un entretien avec le Journal du dimanche, le président français Emmanuel Macron a affirmé que le président de Biélorussie, Alexandre Loukachneko, «doit partir».
«Ce qui se passe en Biélorussie, c’est une crise de pouvoir, un pouvoir autoritaire qui n’arrive pas à accepter la logique de la démocratie et qui s’accroche par la force. Il est clair que Loukachenko doit partir», déclare Macron, cité par le journal.
Le président français se dit également «impressionné par le courage des manifestants» en Biélorussie. «Ils savent les risques qu’ils prennent en défilant tous les week-ends et pourtant, ils poursuivent le mouvement pour faire vivre la démocratie dans ce pays qui en est privé depuis si longtemps», ajoute Emmanuel Macron, pour qui «les femmes en particulier, qui défilent tous les samedis, forcent le respect». Plus de 90 personnes, pour la plupart des femmes, ont été arrêtées ce samedi 26 septembre lors de rassemblements de l’opposition, a indiqué une ONG.
Concernant le rôle du président russe Vladimir Poutine dans la recherche d’une solution à la crise politique après la réélection contestée le 9 août du président Loukachenko, le chef de l’Etat français juge qu’on est encore loin du compte. «Il se trouve que j’ai parlé à Vladimir Poutine le 14 septembre, le jour où il recevait Loukachenko à Sotchi. Je lui ai dit que la Russie a un rôle à jouer, et ce rôle peut être positif s’il pousse Loukachenko à respecter la vérité des urnes et à libérer les prisonniers politiques. C’était il y a quinze jours, nous n’y sommes pas», déclare ainsi le président français, cité par le journal.

Président Loukachenko : «Si la Biélorussie tombe, la prochaine sera la Russie»
Emmanuel Macron effectuera de lundi à mercredi sa première visite en Lituanie et en Lettonie, deux Etats baltes qui espèrent son appui face à la crise politique en Biélorussie et aux pressions russes. L’UE comme les pays baltes n’ont pas reconnu son élection et la Lituanie a donné refuge à la cheffe de file de l’opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa.
La présidence française a indiqué qu’il n’était «pas exclu» que le président français rencontre à Vilnius l’opposante bélarusse. Svetlana Tikhanovskaïa a déclaré le jeudi 24 septembre au Figaro qu’elle «attend beaucoup» de Macron et espère qu’il «s‘engage pour nous aider à sortir de l’impasse».