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Bientôt des spaghettis made in Africa dans les assiettes

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Une ‘idée folle’ a permis de cultiver du blé dur dans les conditions de chaleur extrême du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali. Une culture, qui pourrait ainsi augmenter les revenus des millions de familles agricultrices, et qui a par conséquent remporté le Prix 2017 de l’Innovation pour la sécurité alimentaire du groupe agroalimentaire singapourien Olam.

Ce blé dur est issu d’un projet de recherche sur l’empreinte génomique mené par le Dr Filippo Bassi et le Professeur Rodomiro Ortiz avec l’appui financier du Conseil suédois de la recherche scientifique. Ils ont employé des techniques de sélection moléculaire pour développer un ensemble de variétés de blé dur capables de résister à des températures constantes de 35 à 40 degrés le long de la savane du bassin du fleuve Sénégal.

Dans cette région, les agriculteurs cultivent du riz pendant 8 mois de l’année, mais la terre reste inutilisée pendant les 4 autres mois. Les nouvelles variétés de blé dur ont dès lors été développées pour pousser extrêmement vite. Ainsi, les agriculteurs seront en mesure de cultiver le blé entre les saisons du riz, ce qui pourrait résulter en 600 000 tonnes de nourriture nouvelle, soit 175 portions de pâtes par personne par an dans la région, et générer 210 millions d’US$ de revenus supplémentaires pour les exploitants. Le blé contenant 5 fois plus de protéines, de vitamines et de minéraux que le riz, il contribuera aussi à améliorer les régimes alimentaires.

Grâce à la politique de partage libre des germoplasmes avec les pays en voie de développement, la découverte présente aussi un grand potentiel d’adaptation pour d’autres régions touchées par des températures en hausse.

« Lorsque nous avons eu cette idée il y a 5 ans, les gens ont pensé que nous étions un peu fous. Nous sommes donc ravis de voir notre projet d’introduire du blé dur dans cette région récompensé par le prix Olam. J’aimerais remercier particulièrement nos partenaires pour leur soutien », a déclaré Dr Bassi à la réception de la récompense.

« Ils sont, en effet, conscients des avantages qu’offre cette variété qui peut être facilement cultivée moyennant un investissement minimum. Maintenant, nous devons agir pour la mettre sur le marché. Nous utiliserons donc le montant du prix pour promouvoir l’établissement d’un partenariat commercial avec l’industrie des pâtes et du couscous nord-africaine », a-t-il ajouté.