Avec l’avènement de la mondialisation et son corollaire de surconsommation, les déchets font partie intégrante de notre quotidien. Qu’ils soient électroniques, ménagers, ou autres, leur gestion nécessite des moyens dont ne disposent pas toutes les communautés. Ce qui amène certaines à les bruler purement et simplement, quand elles ne les enfouissent pas dans la terre par le biais de grands trous, creusés en plein air.
Des tas d’immondices, composés de sachets plastiques, de bouteilles en verre ou en plastique et d’autres matériaux, pour la plupart organiques, on en retrouve dans divers quartiers de la capitale togolaise.
A Tokoin-Kodomé, comme ailleurs, ceux qui ne peuvent pas se permettre de payer 100 francs CFA, ou parfois 50 francs CFA de plus pour bénéficier des services d’éboueurs, s’improvisent eux-mêmes en centre de gestion de leurs déchets, qu’ils brûlent archaïquement. Et la fumée noire, et piquante pour les yeux et le nez qui se dégage de tels brasiers, ne présage rien de bon du côté des retombées de cette pratique.
« Une fois par semaine, je vais à la petite décharge pas très loin de chez nous pour me prêter à l’exercice. Généralement, on ne brule pas beaucoup de choses. Mais quand ça arrive, hormis la chaleur, cette fumée, qui peut envahir les maisons les plus proches, s’accumule comme un gaz asphyxiant. Elle a une odeur très caractéristique proche de l’oignon, elle pique les yeux et encombre la respiration. C’est dommage, mais a-t-on le choix ? », explique Kokouvi, la trentaine.
Au-delà de cette gêne, brûler ses déchets en plein air, à long terme, rend la terre acide et infertile, et peut contribuer au réchauffement climatique observé ces dernières décennies ; en plus de provoquer des maladies de l’ordre des cancers, et des tumeurs.
Plusieurs entreprises privées de ramassage d’ordures voient le jour, en partenariat avec les comités de développement des quartiers. Et pourtant, le constat reste le même, compte tenu d’un manque de gestion rigoureuse de ce secteur.