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Burkina : Après le putsch, place au procès Sankara

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Le procès des assassins présumés de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons lors d’un coup d’État en 1987, a repris lundi 31 janvier à Ouagadougou après avoir été interrompu par le coup d’État militaire au Burkina Faso il y a une semaine, a constaté un journaliste de l’AFP.

Mais dès l’ouverture de la séance devant le tribunal militaire de la capitale burkinabè, les avocats de la partie civile ont demandé la suspension du procès en attendant «la normalisation juridique» de la part des nouveaux dirigeants du pays. «La partie civile estime qu’un procès doit se tenir dans un délai raisonnable, mais nous ne voulons pas d’un procès» qui soit entaché «d’irrégularités», a déclaré Prosper Farama, avocat de la famille Sankara.

«L’indépendance de la justice» garantie

En prenant le pouvoir le 24 janvier, les putschistes ont annoncé la suspension de la Constitution, mais affirmé qu’ils garantiraient «l’indépendance de la justice». «Est-ce que cette juridiction, dont l’indépendance est garantie par la Constitution, peut tenir son audience alors que la Constitution qui garantit cette indépendance est suspendue ?», s’est interrogé Me Farama. Le jour du putsch, le procès qui a débuté en octobre 2021, a été interrompu alors qu’il devait entrer dans la phase des réquisitoires et des plaidoiries.

Douze des quatorze accusés, dont le général Gilbert Diendéré, 61 ans, un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987, sont présents à ce procès. Les chefs d’inculpation sont: «complicité d’assassinats», «recel de cadavres» et «attentat à la sûreté de l’État». Le principal accusé, l’ancien président Blaise Compaoré, porté au pouvoir par ce putsch et ami proche de Sankara – leader progressiste et icône panafricaine – est absent, ses avocats ayant dénoncé «un simulacre de procès» devant «un tribunal d’exception».

Soupçonné d’avoir été le commanditaire de l’assassinat de Sankara, ce qu’il a toujours nié, il a été chassé du pouvoir en 2014 par la rue et vit depuis en Côte d’Ivoire. Autre grand absent, l’adjudant-chef Hyacinthe Kafando, ancien commandant de la garde de Compaoré, en fuite depuis 2016 et qui est soupçonné d’avoir mené le commando ayant assassiné Thomas Sankara et ses compagnons. L’écrasante majorité des accusés présents ont plaidé non coupable, dont le général Diendéré, qui purge déjà une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’État en 2015.

Avec Le Figaro