Le nouveau ministre de la réconciliation du Burkina Faso, Zéphirin Diabré, séjournait récemment à Abidjan dans le cadre d’une visite officielle, au cours de laquelle, l’ex-opposant et fondateur de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), rallié depuis Janvier 2021 à la majorité présidentielle, a rencontré ce Jeudi 06 Mai, l’ancien chef d’état Burkinabè, Blaise Compaoré, et ce en présence du numéro 1 Ivoirien, Alassane Ouattara, selon rfi.fr.
À en croire le média Français, lors de la discussion, « le principal sujet abordé était le retour de Blaise Compaoré au Burkina Faso », aurait confié une source proche de l’ex Numéro 2 du régime de la révolution Sankariste.
Cependant, note le confrère, « le ministre d’état (NDLR : Zéphirin Diabré) avait à ses côtés pendant cette visite en terre Ivoirienne, son conseiller juridique, qui est un magistrat selon une source sur place à Ouagadougou ».
Poursuivi par la justice Burkinabè pour complicité dans l’assassinat de son ex compagnon d’armes, le capitaine Thomas Sankara, tué dans des conditions ubuesques le 15 Octobre 1987, Blaise Compaoré qui depuis sa chute en Novembre 2014, est réfugié en Côte d’Ivoire, où il a d’ailleurs obtenu la nationalité Ivoirienne, est sollicité par les autorités judiciaires Burkinabè qui souhaitent le voir participer à l’éclatement de la vérité autour de la mort du capitaine Sankara, en tant qu’acteur central de ces événements qui lui ont permis d’accéder au pouvoir d’état.
Selon le journaliste Burkinabè, Jérémie Sigué, fondateur du Journal « Le Pays », la véritable raison de la présence de Zéphirin Diabré à Abidjan, se trouverait là. Convaincre le prédécesseur de Roch Kaboré de rentrer à Ouagadougou, pour répondre de son éventuelle implication dans la mort tragique de Sankara. « Le souhait de la plupart des Burkinabè, c’est que Blaise lui-même, puisse faire le déplacement de Ouagadougou pour s’expliquer. C’est ce que les gens attendent. Je pense qu’humainement, il ne va pas venir comme ça, sans demander de garantie… », indique Jérémie Sigué, pour qui, « ce que les Burkinabè voudraient aussi, c’est que cette réconciliation ne se fasse pas au détriment de la justice… ».
Au-delà de la spéculation strictement subjective de cette opinion sur les aspirations de »la plupart des Burkinabè », la contribution du confrère de « Le Pays » a pour mérite de féconder l’analyse de la radio Française sur les dessous du déplacement de Zéphirin Diabré sur les bords de la Lagune Ebrié.
Quelles garanties l’état Burkinabè peut-t-il offrir à Blaise Compaoré (70 ans) de sorte à le rassurer suffisamment sur la liberté dont il pourrait jouir, une fois de retour au pays? La question relève pour l’heure d’un blackout total. Seule certitude, quelle que soit l’appréciation que pourrait en faire le concerné, la décision finale revient essentiellement à son hôte Ivoirien.
Avec actualiteivoire.info