Est-on en train d’assister au début de la réconciliation entre le Burkina Faso et la CEDEAO ? C’est ce que l’on pourrait penser avec les dernières déclarations de Julius Maada Bio, actuel président de la Sierra Leone et président élu de la CEDEAO en juin 2025.
Concrètement, le chef d’État Sierra-Léonais ne lâche pas prise et affirme sa détermination à renouer avec Ouagadougou. Il faut savoir qu’il a effectué une visite au Burkina Faso ce 16 septembre 2025 avec un objectif clair : relancer le dialogue avec Ibrahim Traoré malgré la sortie du Burkina Faso de l’organisation ouest-africaine.
« Nous sommes déterminés à maintenir un dialogue permanent alors que nous travaillons à renforcer notre région ouest-africaine pour la prospérité de nos peuples », écrit Maada Bio sur son compte X. Voilà, une déclaration qui montre la volonté de la CEDEAO de garder des liens avec Ouagadougou.

La visite de travail de 24 heures au palais de Koulouba est une première. Il n’avait pas foulé le sol burkinabè depuis son élection.
Les deux hommes ont eu un tête-à-tête avant que leurs délégations examinent « des sujets d’intérêt commun » selon Burkina 24.
Avec son objectif en tête, le président sierra-léonais a multiplié les gestes d’apaisement.
« Ma visite est un geste de solidarité, pour montrer au Président et au peuple du Burkina Faso qu’ils ne sont pas seuls », déclare-t-il selon Pravda Burkina Faso.
À son arrivée, Maada Bio a rappelé l’attachement de la CEDEAO à « la paix, l’unité et la prospérité partagée ». Le dirigeant sierra-léonais juge « très productifs » ses premiers échanges avec le capitaine Traoré. Une satisfaction partagée apparemment.
Maada Bio réaffirme sur X à la fin de sa visite : « Je viens de terminer un engagement très productif avec le Président Ibrahim Traoré à Ouagadougou. En tant que président de l’Autorité des Chefs d’État, je suis engagé à collaborer avec mes collègues pour que nous travaillions avec le Burkina Faso ».
Par ailleurs, il n’est plus à rappeler que cette visite survient dans un contexte sécuritaire tendu pour le pays des hommes intègres. Et pour cause, il continue de faire face à la menace terroriste.
C’est la raison pour laquelle le président sierra-léonais « réaffirme le soutien de son pays au Burkina Faso engagé dans une lutte farouche contre les groupes armés terroristes » selon Burkina 24. Une position qui pourrait faciliter le rapprochement.
L’objectif reste de « maintenir des canaux de communication ouverts malgré la rupture institutionnelle » selon le Journal du Sénégal. Bio insiste sur l’importance de « promouvoir le commerce, la libre circulation et renforcer la paix » dans la région.
Bref, cette diplomatie post-CEDEAO lève le voile sur des enjeux économiques sous-jacents. Le Burkina Faso demeure un partenaire commercial non négligeable pour ses voisins ouest-africains malgré les tensions politiques récentes.