Cette semaine du 20 octobre 2025, la gare routière de Koudougou au Burkina Faso a été le théâtre d’une nouvelle interception de présumés trafiquants d’êtres humains. Deux hommes ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de conduire trois enfants vers la Guinée Conakry.
Les mineurs, âgés de 12 à 15 ans, venaient de zones rurales et avaient été approchés avec des promesses d’emploi.
Les forces de l’ordre, alertées par des citoyens vigilants, ont bloqué le départ du convoi. Les suspects projetaient d’embarquer les enfants dans un véhicule en partance pour Conakry.

Selon la police municipale, les enfants avaient été approchés sous de fausses promesses d’emploi. Une technique rodée que les réseaux utilisent pour attirer leurs proies.
Les trois victimes ont été confiées aux services de protection de l’enfance. Elles attendent désormais de retrouver leurs familles respectives. Enfin, cette affaire n’est pas isolée.
Il s’agit de la quatrième opération du genre menée à Koudougou depuis le début de l’année 2025. La ville s’affirme comme un point de passage stratégique pour ces trafics transfrontaliers.
Le phénomène persiste. À Koudougou, les arrestations se multiplient mais le flux ne tarit pas. En septembre, quatre autres mineurs avaient été sauvés in extremis.
Cette fois, ils devaient être exploités dans les sites aurifères de Poura et d’un pays voisin. En octobre, un autre coup de filet a permis de secourir quatre adolescents de 14 à 16 ans, destinés à l’orpaillage clandestin.
Des dizaines de milliers d’enfants travaillant dans les sites miniers artisanaux demeurent vulnérables au trafic d’êtres humains, rappelle le Département d’État américain dans son rapport 2025 sur la traite des personnes.
Le Burkina Faso reste un pays d’origine, de transit et de destination pour ce commerce. Les enfants burkinabés et ceux venus d’autres pays ouest-africains alimentent les réseaux de travail forcé dans l’agriculture, l’orpaillage, la vente ambulante et la domesticité.
La police municipale salue la coopération des habitants de Koudougou. Sans cette collaboration active, nombre de convois passeraient inaperçus.
Les autorités appellent les parents à redoubler de vigilance face aux recruteurs qui sillonnent les campagnes. Bref, la lutte s’organise mais le combat reste long. Le maillage territorial des trafiquants évolue constamment, rendant chaque victoire éphémère face à l’ampleur du réseau.