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Procès Sankara : Blaise Compaoré traité de ‘lâche’ pour ne pas être présent à sa condamnation

Crédit photo : france24

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L’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré a été condamné mercredi par contumace à la prison à vie.

Actuellement en exil en Côte d’Ivoire, il ne s’est pas présenté au procès contrairement aux autres accusés. Une attitude qu’un proche de Sankara a jugé de ‘lâche’.

Notons que Blaise Compaoré est accusé d’avoir participé à l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, tué avec douze de ses compagnons lors d’un coup d’Etat en 1987.

M. Compaoré a été condamné au même titre que le commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987.

S’exprimant sur RFI, Mariam Sankara, veuve de Thomas Sankara, a dénoncé la lâcheté de Blaise Compaoré, absent lors de sa condamnation, et estimant que ce dernier devrait prendre courage et répondre de ses actes devant la justice de son pays.

C’est la fin d’un procès-fleuve qui a cristallisé toutes les attentions. Ce procès historique s’est ouvert en octobre 2021, trente-quatre ans après la mort de Thomas Sankara, icône panafricaine, assassiné lors d’un coup d’Etat qui avait porté au pouvoir Blaise Compaoré.

Ses avocats avaient dénoncé « un procès politique » devant « une juridiction d’exception », estimant que la procédure « ne vaut rien ».

Avant le coup d’Etat de janvier 2022, le parquet du tribunal militaire de Ouagadougou avait requis 30 ans de prison ferme contre Blaise Compoaré pour « attentat à la sûreté de l’Etat », « recel de cadavre » et « complicité d’assassinat ».

La même peine avait été requise contre Hyacinthe Kafando, ancien commandant de la garde de M. Compaoré, autre grand absent du procès, en fuite depuis 2016 et accusé d’« assassinat ».

Le procès a été perturbé par le coup d’Etat du 24 janvier du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé le président élu, Roch Marc Christian Kaboré. Il a une première fois été suspendu au lendemain du putsch, puis, le 31 janvier, jusqu’au rétablissement de la Constitution mise en sommeil lors du coup d’Etat, puis rétablie par la junte au pouvoir, permettant sa reprise.

De nouvelles interruptions sont survenues, dont une à la suite de la prestation de serment de M. Damiba devant le Conseil constitutionnel, le 16 février.

La défense a alors introduit une requête, en soulignant qu’on demandait des condamnations pour « attentat à la sûreté de l’Etat », alors que le putsch du lieutenant-colonel Damiba, validé par le Conseil constitutionnel, constituait en lui-même un « attentat à la sûreté de l’Etat ».

Cela « consacre la prise de pouvoir par la force comme un mode constitutionnel de dévolution du pouvoir », avaient soutenu les avocats de la défense. Un argument rejeté par le Conseil constitutionnel, permettant la reprise du procès.

Avec Togobreakingnews.info