Marine Le Pen se retrouve dans de sales draps. La candidate du Rassemblement national aurait, selon un rapport, détourné une grosse somme du Parlement européen.
Marine Le Pen et ses proches sont accusés par l’office européen de lutte antifraude (Olaf) d’avoir détourné environ 600.000 euros d’argent public européen au cours de leurs mandatures d’eurodéputés, selon un nouveau rapport révélé samedi par Mediapart et remis à la justice française. Le parquet de Paris a confirmé avoir reçu le 11 mars ce rapport, qui est actuellement en cours d’analyse.
Un coup dur dans la campagne présidentielle de la candidate RN.
Avocat de Marine Le Pen, Me Rodolphe Bosselut a donné son avis à RMC : “C’est une instrumentalisation, mais je ne suis malheureusement pas surpris”, dénonce-t-il.
“Déjà en 2017, sur la base d’un précédent rapport de l’Olaf qui est daté de 2014, il avait été transmis de telle façon, qu’au premier tour de l’élection, Madame Le Pen avait été convoquée par les juges d’instruction. Je crois comprendre que l’enquête a démarré en 2016 et on vient nous expliquer qu’elle a été transmise ces jours-ci en plein milieu de la campagne présidentielle”, poursuit l’avocat de Marine Le Pen qui se dit par ailleurs “consterné par la façon dont agit l’Olaf (office européen de lutte antifraude), sans caractère contradictoire” et sur des “faits anciens de plus de dix ans” pour certains.
Marine Le Pen “n’a pas été convoquée par quelque autorité judiciaire française que ce soit”, a-t-il ajouté, déplorant par ailleurs que ni lui ni sa cliente n’aient été destinataires du rapport final.
Trois autres anciens députés européens impliqués
Dans cette affaire, L’Olaf met en cause Marine Le Pen, trois autres anciens députés européens (son père Jean-Marie Le Pen, son ancien compagnon Louis Aliot et Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN), et l’ENL. Ils sont accusés d’avoir détourné environ 600.000 euros. Selon le rapport, la candidate du Rassemblement national aurait personnellement détourné environ 137.000 euros d’argent public du Parlement de Strasbourg quand elle était eurodéputée entre 2004 et 2017.
Le nouveau rapport de l’Olaf, dont Mediapart publie des extraits, concerne les frais que peuvent utiliser les groupes politiques dans le cadre de leur mandat de député européen et que Marine Le Pen et ses proches auraient utilisés à des fins de politique nationale, pour des dépenses personnelles ou pour des prestations au profit de sociétés commerciales proches du Rassemblement national et du groupe parlementaire d’extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL).