Les régions anglophones du Cameroun connaissent une instabilité depuis quelques années. Ces faits ne donnent pas une bonne image du pays. Face à cette situation, l’iman Tukur Mohammed Edi, chef de la Mosquée centrale de la ville de Bamenda brise le silence.
« Pour moi, en tant qu’individu croyant, il est essentiel de mettre le Coran avant moi et de me demander ce que je dirais dans telle ou telle situation.
En tant que musulmans, nous n’acceptons en aucun cas que le meurtre, la destruction, se battre peut être la solution aux problèmes, et la sagesse ancienne nous enseigne une chose simple mais fondamentale : lorsque deux factions sont en conflit, il est décisif que celui des deux appelle un dialogue, l’autre fasse tout son possible pour l’envisager, mettre un terme à ce conflit très grave, les factions doivent se réunir pour discuter des racines de la crise et trouver un point d’accord. Dieu n’est jamais du côté de ceux qui tuent, de ceux qui usent de violence », souligne l’imam.
« Il y a une inégalité de traitement substantielle qui fait que nous nous sentons tous discriminés sans réelle possibilité de parole. Les accords signés au fil des années n’ont jamais été respectés.
Six ans de crise, c’est vraiment long. Dirigeants, nous sommes assez attristés : voir tant de gens mourir est épouvantable et nous disons « assez de violence ».
Arrêtez-vous pour discuter des racines du problème : combien de personnes doivent encore mourir ou souffrir avant que nous soyons assis autour d’une table ? Nous, responsables religieux, continuerons à travailler ensemble, avec espérance et force, pour la paix et la justice », indique l’Imam de Bamenda.