Au Cameroun, Paul Biya a signé trois nouveaux emprunts avec comme objectif l’emprunt de 165 milliards.
Le président camerounais a en effet validé le 22 septembre des financements de 165,5 milliards de francs CFA auprès de trois institutions financières internationales. Ce qui équivaut à 252,4 millions d’euros destinés aux infrastructures, à l’industrie et à l’énergie.
La Banque Islamique de Développement apporte l’essentiel du financement. Elle prête 107,4 milliards de francs CFA pour construire le tronçon routier Ngati–Fébadi–Likok. Cette section constitue la deuxième phase du corridor Batchenga–Nui–Yoko–Thaïti–Ngaoundéré, axe stratégique qui reliera le Centre et le Nord du pays.

Standard Chartered Bank de Londres complète l’enveloppe avec 51,8 milliards de francs CFA. Ces fonds serviront à relancer la Cameroon Development Corporation, géant agro-industriel spécialisé dans la banane et l’hévéa. L’entreprise traverse une passe difficile depuis la crise anglophone de 2018.
Une dette qui inquiète
Deutsche Bank d’Espagne ferme la marche avec 6,3 milliards de francs CFA. Ce montant financera la première phase du projet PLANUT, destiné à stabiliser le réseau électrique de Yaoundé. Les coupures fréquentes paralysent l’activité économique dans la capitale, enfin les autorités espèrent y remédier.
Le Cameroun accumule les emprunts externes malgré les mises en garde. L’encours de la dette publique s’établit à 14 105 milliards FCFA au 30 juin 2025, soit 43% du produit intérieur brut (PIB) selon les données officielles de l’Agence Ecofin. Cette proportion maintient le pays dans la catégorie à risque élevé de surendettement.
L’administration centrale détient 93% de cette dette. Les entreprises publiques en portent 6,8% tandis que les collectivités territoriales décentralisées ne représentent que 0,2% du total. Cette concentration expose directement les finances de l’État aux fluctuations des marchés internationaux.
Stratégie d’endettement assumée
Le gouvernement assume cette politique d’emprunt. Il privilégie les financements orientés vers les infrastructures productives plutôt que les dépenses de fonctionnement. Ce qui vise à stimuler la croissance économique et à diversifier les sources de revenus.
Le Fonds monétaire international surveille étroitement l’évolution de la dette camerounaise. L’institution préconise même la prudence tout en reconnaissant la viabilité actuelle des finances publiques. L’équilibre reste alors précaire face aux chocs externes.