Le Nigeria a lancé lundi la deuxième phase de son programme de bourses destiné aux jeunes diplômés avec pour objectif la création de 20000 emplois par an.
Le vice-président Kashim Shettima a en effet présidé la cérémonie à la Villa présidentielle d’Abuja, installant le comité de pilotage chargé de superviser ce dispositif qui ambitionne de générer 20 000 opportunités professionnelles chaque année.
Le mécanisme repose sur une collaboration entre le bureau du vice-président, le Programme des Nations Unies pour le développement et l’Union européenne qui en assure le financement. La première version du programme avait permis à plus de 14 000 jeunes Nigérians de bénéficier de stages rémunérés d’une durée de douze mois depuis 2022. Enfin, les résultats obtenus ont convaincu les autorités de passer à une phase plus ambitieuse.

Deux parcours professionnels distincts
Le sénateur Ibrahim Hassan Hadejia, chef de cabinet adjoint du président, a détaillé les contours du nouveau dispositif lors d’une conférence de presse.
Le programme prévoit de placer 24 000 bénéficiaires au cours des dix prochains mois à venir. Deux voies s’offrent désormais aux candidats : l’une orientée vers l’emploi salarié avec des stages prolongés dans des entreprises hôtes, l’autre tournée vers l’entrepreneuriat avec un accompagnement personnalisé pour la création d’activités viables.
Les secteurs prioritaires ont été identifiés par le gouvernement. Agriculture, technologies numériques, énergies renouvelables, industrie manufacturière et créative constituent les domaines stratégiques où seront déployés les boursiers. Cette orientation répond à la volonté d’Abuja de diversifier son économie, longtemps dépendante des revenus pétroliers.
Le vice-président Shettima a souligné lors de l’inauguration du comité que le programme constitue « une tentative délibérée de traduire la force démographique de la nation en puissance économique productive », selon le communiqué de la présidence nigériane. Le pays compte en effet la population la plus nombreuse du continent africain, avec une majorité de jeunes en quête d’insertion professionnelle.
Un pari sur la jeunesse face au chômage
Il convient de noter que le Nigeria est confronté depuis des années à un taux de chômage élevé parmi sa jeunesse diplômée. Bref, le fossé entre formation académique et exigences du marché du travail reste béant.
Le programme cherche précisément à combler ce vide en offrant une expérience concrète aux sortants de l’université.
L’ambassadeur de l’Union européenne au Nigeria et à la CEDEAO, Gautier Mignot, a exprimé sa confiance dans la capacité du dispositif à transformer les trajectoires individuelles.
Le représentant du PNUD, Elsie Attafuah, a rappelé que cette action s’inscrit dans une vision continentale plus large visant à construire un écosystème favorable à la création d’emplois durables.
Le comité de pilotage a reçu pour mission d’assurer l’inclusion territoriale du programme. Le vice-président a insisté sur la nécessité d’atteindre toutes les régions du pays, quelles que soient les disparités géographiques ou sociales.