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CEDEAO : Kèmi Seba très critique envers la nouvelle monnaie unique ECO

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Aussitôt annoncée, aussitôt critiquée. Depuis le choix porté par les chefs d’Etat et de gouvernements de la CEDEAO sur Eco comme dénomination de la prochaine monnaie unique de la zone, lors de leur dernière session ordinaire à Abuja, les critiques ne manquent pas.

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Dans une publication ce jour, l’activiste Kèmi Seba, président de l’ONG Urgences Panafricanistes et leader de la lutte contre le Franc CFA, se montre très critique.

Voici son message :

Primo, l’abandon du Franc CFA en Afrique de l’Ouest est le résultat de l’historique mobilisation initiée par le Front ANTI CFA (lui-même dirigé par notre ONG Urgences Panafricanistes) en Janvier 2017. N’en déplaise aux médias coloniaux …, jamais ce projet de monnaie unique caché  depuis les années 80 dans les tiroirs de la CEDEAO, n’aurait été aussi vite ressorti  de ces derniers, sans cette récente et intense mobilisation de la jeunesse africaine, aussi bien dans la rue que sur les réseaux sociaux. Certains d’entre nous sont allés en prison ou ont été déportés de plusieurs pays pour ce combat. Nous n’oublions pas. Le peuple encore moins.

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Deuxio, nous faisons partie de ceux qui ont toujours déclaré, que la disparition du Franc CFA (partielle de surcroit, puisque cette monnaie cancérigène est toujours en vigueur en Afrique centrale) ne signifierait en rien la disparition de la Françafrique tant que les bases militaires françaises et les grandes entreprises françaises continueraient d’occuper de manière immorale notre continent. Nous rappelons aussi que la mal gouvernance, la corruption endémique de nos élites constitueront, tant qu’elles persisteront, un frein inexorable à l’avancée de nos pays.

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Tercio: ECO, l’appellation de cette monnaie unique ouest africaine, sans même que la population n’ait été consultée, est un ENIEME MANQUE DE RESPECT CARACTÉRISÉ de nos élites africaines à l’égard du peuple. Il revenait à ce dernier, par référendum, de choisir un nouveau nom africain pour cette monnaie. De plus, il semble, à prime abord, du peu d’éléments qui transparaissent, que le schéma économique que nos élites ont choisi, soit la copie quasi conforme du système monétaire de l’EURO. Un système boiteux déjà en Europe, et qui de toute évidence, ne sera pas meilleur en Afrique. En effet, une zone monétaire sans fédéralisme budgétaire est vouée à la défaite. Créer une monnaie unique sans une politique commune dans les domaines de l’économie, de l’emploi et de la politique sociale risque d’entrainer des dommages conséquents pour nos pays. Il est du devoir des économistes africains, après que la rue ait fait le travail de mobilisation et d’alerte de l’opinion publique depuis 3 ans, de sortir de leur entre soi et de proposer des RÉFORMES structurelles avant que la monnaie ECO ne voit le jour. Chacun doit remplir son rôle. Il ne s’agit pas pour les économistes de se servir de la mobilisation populaire pour squatter le micro de RFI, se goinfrer de petit fours aux colloques internationaux, sans apporter des solutions viables en réponses aux attentes du peuple.

Rappelons aussi que la présence des présidents Macky Sall et Ouattara, représentants de la France en Afrique de l’Ouest, ne peut rassurer aucun panafricaniste digne de ce nom sur le bon déroulement du processus d’abandon du Franc CFA. Il n’est pas à exclure que certains bâclent … à la monnaie de la Francafrique afin de pousser les pays l’ayant quitté dans un premier temps à faire marche arrière et se remettre les menottes du CFA ultérieurement.

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Pour notre part, URGENCES PANAFRICANISTES continue le combat  pour la justice sociale, et contre le néocolonialisme polymorphe. La Françafrique est toujours d’actualité, et ce n’est pas parce qu’elle se prive en apparence d’une tentacule que cela signifie que la pieuvre est décédée. Nous comptons par conséquent, dans les temps à venir, densifier sur notre terrain de prédilection  (l’Afrique  et les DOM TOM),  nos mobilisations contre le néocolonialisme français. Et surtout, multiplier, avec l’aide de tous l’ouverture de Centre Panaf. sur toute l’étendue du continent. Car s’opposer à l’inique, c’est nécessaire, mais proposer des actions pour dynamiser nos pays, c’est encore mieux.

Kemi Seba, à Saint Denis de la Réunion