L’Union européenne va « très vraisemblablement » augmenter sa présence sur le terrain à Gaza, une fois un cessez-le-feu durable établi, a souligné ce dimanche 12 octobre 2025 le chef de la diplomatie française démissionnaire, à la veille du sommet de la paix qui doit se tenir en Egypte.
« L’Europe est déjà présente au travers de deux missions », a rappelé Jean-Noël Barrot, invité de l’émission un Dimanche en politique sur France 3.
La première, qui est une mission de surveillance au poste-frontière de Rafah (EUBAM), à laquelle des gendarmes français participent, « va jouer un rôle très important pour les points de passage », a-t-il assuré.

La seconde (EUPOL COPPS) est en soutien à la formation des policiers palestiniens.
Le ministre français a souligné que la formation des policiers était indispensable pour qu’ils assurent, eux-mêmes, la sécurité dans la bande de Gaza après le départ du mouvement islamiste palestinien Hamas et de l’armée israélienne.
La force internationale de stabilisation que la communauté internationale souhaite voir mise en place de manière transitoire « n’a pas vocation à prendre à sa charge l’intégralité de la sécurité », a expliqué Jean-Noël Barrot. « C’est bien évidemment des policiers palestiniens qui vont le faire, encore faut-il les former », a-t-il commenté.
Sur la force elle-même, il a répété qu’il fallait « un mandat clair des Nations Unies ». « Et ça, c’est au menu des tout prochains jours », a-t-il ajouté.
Outre les Européens, l’Indonésie et la Turquie ont d’ores et déjà indiqué qu’elles souhaitaient prendre part à cette force internationale.
La France n’a pas encore décidé si outre une éventuelle aide à la formation des policiers palestiniens et aide financière pour leurs équipements, elle pourrait envoyer des troupes au sol.
Jean-Noël Barrot a par ailleurs reconnu que la crise politique en France pouvait avoir un impact à l’international.
« Il va de soi que nos divisions nous affaiblissent et que notre capacité à agir à l’extérieur, notre poids à l’extérieur, dépend de notre force intérieure, de notre force militaire mais également de notre force économique, budgétaire et aussi de notre force morale et de sa dignité », a-t-il réagi.
« Donc, nous devons le plus rapidement possible sortir de cette période d’instabilité pour retrouver cette force indispensable pour que la voix de la France puisse compter à l’international », a-t-il dit.
Sébastien Lecornu, reconduit vendredi soir comme Premier ministre, doit composer dans l’urgence un gouvernement. Sous la menace d’une censure, son gouvernement risque néanmoins de ne durer que quelques jours avec pour objectif premier de déposer un projet de budget au Parlement.
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