Des chercheurs de Geisinger, un prestataire de soins de santé en Pennsylvanie (États-Unis), ont réussi à prédire quels patients risquaient de décéder au cours de l’année. Pour cela, ils ont formé une intelligence artificielle (IA) à détecter les signes de potentiels problèmes cardiaques dans le futur, comme les crises cardiaques ou la fibrillation auriculaire.
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La machine a examiné les résultats d’1,77 million d’électrocardiogrammes (ECG), soit les enregistrements de l’activité du cœur de près de 400.000 patients. Deux versions de l’IA ont été développées. Une analysait les données brutes, l’autre recevait également l’âge et le sexe des participants. Les conclusions de l’étude, relayées par le New Scientist, ont été présentées lors du congrès de l’American Heart Association à Dallas (États-Unis) le 16 novembre 2019.
Les prédictions de l’IA ont ensuite été épluchées, à l’aide de ce qui est appelé l’“AUC”. Cette métrique mesure les performances d’un modèle qui fait la distinction entre deux groupes de personnes. Dans ce cas, il s’agissait d’une part les personnes décédées, d’autre part celles ayant survécu. Un score de 0,5 n’indique aucune différence entre les groupes. Un score de 1 est parfait. Or la technologie a systématiquement obtenu un score supérieur à 0,85. Les médecins, eux, ont eu un score qui variait entre 0,65 et 0,8, assurent les auteurs des recherches.
D’après eux, le modèle d’IA fonctionnerait donc mieux que les méthodes existantes pour détecter de potentiels décès. Il aurait même identifié des problèmes cardiaques chez des patients déjà étudiés par des cardiologues. Chacun de leur côté, trois médecins ont en effet examiné des ECG d’aspect “normal”, et n’ont pas été capables de déceler les profils à risque, comme l’a fait la machine.
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“Cette découverte suggère que le modèle voit des choses que les humains ne peuvent probablement pas voir, ou du moins que nous ignorons et pensons être normales, déclare au New Scientist Brandon Fornwalt, chercheur principal de l’étude. L’intelligence artificielle peut nous apprendre des choses que nous interprétons peut-être mal depuis des décennies.”
Toutefois, les scientifiques ne connaissent toujours pas quels sont les schémas détectés par l’IA, et ont ainsi du mal à expliquer son fonctionnement. C’est cette méconnaissance qui inquiète les professionnels de santé, peu enclins à prendre des décisions fondées sur un algorithme incompris.
Cette étude n’est pas la première tentative de prédiction de la mort. L’année dernière, des chercheurs de Google ont créé un modèle prédictif en utilisant les dossiers de santé électroniques pour présager la durée du séjour d’un patient en hôpital, l’heure de son départ ainsi que le moment de son décès. Des IA ont également été développées pour diagnostiquer les maladies cardiaques et le cancer du poumon. Et ce, parfois avec plus de précision que les médecins humains.
Avec Gentside