Dans le monde des affaires, le rôle que joue la chance dans la réussite et la réussite de soi est rarement discuté. Lorsqu’on mentionne la chance, celle-ci est faite avec une légère condescendance et est généralement considérée comme produit d’un travail acharné ne méritant pas d’attention particulière.
Bien que le travail acharné soit primordial – et j’ai beaucoup écrit sur l’importance de travailler dur – le récit et mes propres expériences font preuve qu’il existe souvent un élément important de succès que le travail acharné ne peut en soi expliquer. Ce n’est tout simplement pas vrai que « vous êtes l’auteur de votre propre chance ».
J’ai commencé ma carrière en tant qu’agent commercial, au fait agent vendeur de machines photocopieuses, jeune, affamé et travailleur, mais la réalité était que je n’étais qu’un parmi de milliers jeunes diplômés nigérians, tous désireux de réussir.
Comment suis-je arrivé de là à mon présent statut ? Le travail acharné, la résilience, la vision à long terme –, mais aussi la chance bien sûre.
Un an plus tard, ayant obtenu ma maîtrise en sciences économiques de l’Université de Lagos, j’ai posé ma candidature pour rejoindre une banque de la nouvelle génération, Allstates Trust Bank.
L’annonce d’une page de la banque dans le journal exigeait un diplôme portant une mention minimum de ‘très bien’, mais j’ai quand même postulé, en soumettant une lettre de motivation et le formulaire de demande d’emploi bien rempli avec mon diplôme en sciences économiques de mention ‘bien’.
Par coup de chance, ma candidature a été examinée par le président-directeur général, un homme méticuleux qui a soigneusement lu ma lettre de motivation et qui a été séduit par la confiance en mes paroles.
“Je sais que je n’ai peut-être pas satisfait les critères requis aux postes annoncés, mais je suis intelligent, déterminé, ambitieux et je ferai la fierté de la banque. Mon diplôme de mention ‘Bien’ n’affiche pas toute l’étendue de mon intelligence et de mes capacités, et je sais que je peux faire beaucoup plus”. Ayant lu ces mots, il a misé sur moi. N’étant pas ‘qualifié’, a-t-il jugé bon de m’offrir une ligne de vie, une opportunité.
J’ai été invité à rejoindre la liste des candidats retenus, suivi d’une longue série d’entretiens et de tests supplémentaires. Au terme d’un processus très rigoureux, j’ai reçu une bonne nouvelle : ils m’ont offert un poste en tant qu’analyste débutant.
Jusqu’à ce jour, je me demande : que serait-il passé si le fondateur n’avait pas personnellement examiné ma candidature ? Et si ma candidature avait été rejetée au début ? Et si je n’avais jamais eu l’opportunité de travailler chez Allstates Trust Bank ?
Le récit continue: après 12 mois à la banque, à l’âge de 27 ans, je suis passé d’analyste au poste de directeur d’agence – le plus jeune Responsable d’Agence de banque de jamais-vu à l’époque. J’étais travailleur, dynamique, créatif et prioritaire pour faire avancer les choses, mais c’était aussi une bonne chance que mes patrons, Toyin Akin-Johnson et Ebitimi Banigo, en ont pris conscience et croyaient en moi. Ils ont tenté la chance de me nommer Chef d’Agence après une période incroyablement courte à la banque.
Ils ont reconnu en moi les matières premières nécessaires de faire un bon leader et étaient prêts à investir en moi et en mes capacités. Mon ascension au poste de Chef d’Agence en peu de temps est une belle histoire, mais je sais au fond dans mon esprit que j’étais chanceux et aussi digne à le mériter.
Ce poste de Chef d’Agence constituait une plate-forme solide qui m’avait propulsé aux plusieurs postes de direction. Lorsque nous, un petit groupe de jeunes débrouillards, déterminés et affamés, avions pris le contrôle de la Crystal Bank qui était au seuil de la faillite, c’était le résultat direct des premiers pas de préparation et de visibilité que nous avions reçus au début de nos supérieurs et de nos mentors.
Sans l’intervention et la bonne volonté de ces personnes dans ma carrière, je n’aurais pas été préparé, car je devais assumer de rôles beaucoup plus importants. Ces possibilités d’apprentissage ont ouvert la voie aux réalisations de l’avenir.
En terme simple, j’ai eu la chance d’être identifié et en qui on faisait confiance si tôt dans ma carrière, ce qui m’a mis sur une voie unique vers le succès. Je garde cela à l’esprit , – c’est humble et motive en grande partie ce que je fais à présent.
Quand j’ai quitté UBA en tant que Directeur Général en 2010 pour poursuivre d’autres intérêts, j’ai juré que je ferai ‘institutionnaliser’ la chance et ferai démocratiser l’accès aux opportunités pour les jeunes Africains par le biais de la Fondation Tony Elumelu.
J’ai promis d’exploiter le succès que j’ai connu, de transmettre la chance et l’espoir, d’offrir des opportunités d’autonomisation à la prochaine génération d’entrepreneurs africains. Sans la chance au début de ma carrière, je ne serais pas l’homme que je suis en ce jour.
À présent, je suis leader et philanthrope parce que j’ai rencontré des personnes qui m’ont donné une chance au début de ma carrière. Ça a été un objectif à vie de verser cet engagement de manière transformatrice et percutante.
Au cours des trois dernières décennies de ma vie en tant que banquier, investisseur et expert en redressement, j’ai eu l’occasion de rencontrer de milliers entrepreneurs, de mon rang. Beaucoup d’entre eux sont des jeunes, portant des rêves et des idées d’entreprise incroyables, mais sans l’expérience ni l’accès au mentorat et au soutien nécessaires pour établir des entreprises prospères. Mais surtout, ils n’ont pas encore été exposés à la bonne opportunité.
Sur tout le continent, nos entrepreneurs sont travailleurs, identifiant les lacunes du marché des produits et services spécifiques tout en comblant ces lacunes par leur innovation et leur ingéniosité.
Pourtant, nombreux sont ces entrepreneurs débutants qui manquent souvent du capital, des réseaux, de la formation et du soutien nécessaires pour mener leur petite entreprise à l’échelle nationale ou régionale.
Tout ce dont ils ont besoin, c’est d’un coup de main, de la chance, de quelqu’un pour croire en eux et se permettre de tenter leur chance.
Voilà ce que propose la Fondation Tony Elumelu: une plate-forme pour autonomiser les entrepreneurs africains – de la formation à la gestion d’entreprise au mentorat, en passant par le financement au réseautage – pour défendre leur cause et en leur donnant une voix mondiale pour concrétiser leurs ambitions. C’est précisément pour cette raison que j’ai lancé le programme d’entreprenariat de la Fondation Tony Elumelu, doté d’un budget de 100 millions de dollars, pour autonomiser la prochaine génération d’entrepreneurs africains. En effet, il s’agit peut-être des UBA (United Bank for Africa) de l’avenir.
Alors, quand on me pose la question : Qu’est-ce que cela vous rapporte ? Qu’est-ce que cela vous rapporte ?’ Je souris et raconte ma propre histoire de chance. La chance est réelle, elle est puissante et je m’engage à la diffuser le plus loin possible. J’en suis bénéficiaire et je suis passionné de la partager sur tout le continent, dans les 54 pays.
Je veux que nos jeunes entrepreneurs ambitieux y postulent. Je veux que vous fassiez partie de ce mouvement mondial pour de bon. Je vous encourage à avoir l’audace de laisser la chance vous trouver. Il y aura 1260 places ouvertes à partir du 1er janvier 2019.
Figurez-vous parmi les chanceux de cette année ? Votre avenir pourra prendre forme dès aujourd’hui. Postulez dès maintenant sur tefconnect.com
Tony Elumelu, PDG UBA