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Chadwick Bosman : “Le Blues de Ma Rainey”, un oscar posthume ?

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En août  dernier le monde cinématographique pleurait la mort de Chadwick Boseman, un acteur talentueux et humaniste. Cette disparition brutale de l’acteur avait alors ému le monde entier.

Néanmoins, il restera encore longtemps dans la mémoire de ses fans. Dans le drame «Le Blues de Ma Rainey», disponible dès ce vendredi 18 décembre sur Netflix, Chadwick a signé une performance poignante. Un ultime rôle qui pourrait lui valoir l’Oscar du meilleur acteur.

Dans cette adaptation de la pièce de théâtre éponyme d’August Wilson, réalisée par George C. Wolfe et produite par Denzel Washington, l’inoubliable interprète du roi Tchalla dans «Black Panther», mort à seulement 43 ans des suites d’un cancer du côlona incarné “Levee”, un jeune trompettiste noir qui doit enregistrer un album avec «Ma Rainey», surnommée la «Mère du Blues», et interprétée par Viola Davis, totalement méconnaissable. 

Celle qui a remporté en 2017 l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour «Fences» du même Denzel Washington a donné de la voix et de la hauteur à cette grande dame du blues de l’entre-deux-guerres, véritable avant-gardiste.

L’histoire nous plonge au cœur même d’une Amérique raciste, et plus précisément à Chicago dans les années 1920, au sein d’une cave qui fait office de salle de répétition. C’est entre ces quatre murs où trône un piano, que nous allons suivre, le temps d’une journée de sessions d’enregistrements, un groupe de musiciens noirs de différentes générations qui vont converser et jouer dans la moiteur d’un été caniculaire. 

Tous ont été victimes d’attaques racistes et se sont livrés à quelques confessions. S’ils «se comprennent culturellement, et se respectent», comme l’a souligné l’acteur Michael Potts, qui joue le rôle du bassiste, lors d’une conférence de presse virtuelle, “Levee” fait figure de chien fou. Idéaliste et plein de vie, il rêve de nouveaux accords, de partitions plus modernes, et d’une industrie musicale qui ne soit pas détenue par les blancs. 

Avec ses chaussures impeccables, son chapeau, et son costume parfaitement taillé, ce jeune homme idéaliste et révolté, veut révolutionner le genre et peine à suivre les directives de la diva extravagante qui se fait attendre. Lui veut se faire entendre.

Et on ne voit que Boseman dans ce long-métrage, dont la mise en scène rappelle un huis-clos théâtral entrecoupé de passages musicaux conçus par le saxophoniste aux deux Grammy AwardsBranford Marsalis.

Un film qui aborde la crispation raciale, faisant écho aux événements récents et dramatiques qui ont eu lieu aux Etats-Unis. La tension est palpable, l’issue sera dramatique. Le visage émacié, l’acteur chante, danse, virevolte, et impressionne dans un long monologue bouleversant pendant lequel il lance, les larmes aux yeux : «Dieu prend les prières des nègres et les jette aux ordures».

Cette séquence est d’autant plus poignante quand on sait que Chadwick Boseman se battait depuis quatre ans contre la maladie, sans dire un mot à personne sur le plateau.

Avec Cnews