Pour les esprits avisés, l’enseignement supérieur africain est en train de perpétrer un génocide intellectuel. En effet, de nombreux produits des universités se retrouvent au chômage, et pourtant, de nombreux diplômés continuent d’être formés et déversés sur le marché de l’emploi. Cette situation étant essentiellement due au fait que ces diplômés ainsi formés ne disposent pas des compétences recherchées ou ne sont pas formés dans des domaines pourvoyeurs d’emplois.
Face à cette situation, l’Ordre africain des grandes écoles et universités (ORAGEU) en collaboration avec le Centre d’études et de prospective économique et sociale pour l’Afrique (CEPESA), a réuni professeurs et éminences de l’enseignement supérieur africain, européen et latino-américain le vendredi 3 et samedi 4 novembre dans la capitale béninoise, Cotonou pour le colloque international de l’ORAGEU. Le thème retenu pour cette 1ère édition est “Enseignement supérieur, professionnalité et emploi, enjeux et perspectives pour l’Afrique”.
Pour les promoteurs de cette rencontre, l’objectif est de trouver des solutions adéquates à la question de l’adéquation formation- emploi afin de former des Ressources humaines employables et éviter la massification des diplômés chômeurs sur le marché de l’emploi. Pour ce faire, plusieurs pistes de solutions ont été explorées au cours des différents panels animés pour la circonstance.
Il s’agit notamment du volontariat, qui, s’inscrivant dans une approche participative du diplômé le fera aller vers un secteur porteur malgré sa formation de base non concordante, du numérique avec sa foule d’opportunités et la nécessité de son intégration dans l’enseignement supérieur et de l’entrepreneuriat social comme à la fois créateur de richesses, soutien au développement des pays africains et aide aux communautés.
L’enjeu majeur qui constitue un défi, est de faire sortir l’enseignement supérieur africain d’une conception erronée qui est celle de former des “diplômés” au lieu de former des professionnels capables de transformer les connaissances acquises au cours de la formation et donc certifiées par le diplôme, en compétences et de les mettre au service du développement.
Pour le Directeur du Centre de Prospective économique et sociale pour l’Afrique (CEPESA), Prof. Placide M. Mabaka, en Afrique, l’enseignement supérieur est encore très loin et dans un état “catastrophique”, et ce pour plusieurs raisons dont l’absence de volonté politique, le manque d’intérêt général et la non prise en compte du fait que l’éducation est la base du développement économique et social.
C’est dans une approche correctionnelle de tous ces manques que plusieurs recommandations issues des travaux de ce colloque proposent de changer la donne par une approche qui intègre à la fois tous les maillons de la chaîne du développement afin de faire participer l’éducation à une croissance soutenue et pérenne par la formation de ressources humaines qualifiées en fonction des besoins de l’Afrique.