Successeure de Dominique Strauss-Kahn en 2011 à la tête du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde (Milieu, photo) va quitter l’institution à la suite de sa nomination à la BCE. Un départ qui survient deux ans avant la fin de son second mandat.
En effet, choisie mardi dernier par les dirigeants européens pour prendre la tête de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde va laisser sa place au directeur général délégué de l’institution, l’Américain David Lipton. Celui-ci assurera l’intérim le temps de désigner un successeur. Il n’y avait pas eu de concurrent à affronter lors de la réélection de Christine Lagarde en 2016. Un tout nouveau nom devra donc être désigné et il est quasi-certain qu’il sera européen.
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Je suis très honorée d’avoir été nominée pour la Présidence de la BCE. Au vu de ce qui précède, et en consultation avec le Comité d’éthique du Conseil d’administration, j’ai décidé de quitter provisoirement mes fonctions de DG du FMI durant la période de nomination.
— Christine Lagarde (@Lagarde) July 2, 2019
Dans une répartition des rôles convenue depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les Etats-Unis et l’Europe disposent chacun de leur chasse gardée sur les grandes institutions financières internationales : les premiers nomment le patron de la Banque mondiale, la seconde règne sur le FMI. Si certaines voix au sein des pays émergents contestent cette répartition verrouillée, aucun adversaire ne s’est toutefois présenté face à David Malpass, élu à la Banque mondiale en avril dernier – malgré le pedigree peu propice de ce protégé de Donald Trump.
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Chassé-croisé
Au siège de Washington, les spéculations vont déjà bon train et tablent sur l’un des autres prétendants pressentis pour la BCE : Olli Rehn, François Villeroy de Galhau, Jens Weidmann, les patrons des banques centrales finlandaise, française et allemande. D’autres pistes mènent directement à la BCE, vers le français Benoît Coeuré, membre du directoire, ou bien encore vers… Mario Draghi.
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Quelle que soit son identité, le futur directeur général se retrouvera à la tête de l’institution dans un contexte délicat, entre la guerre commerciale sino-américaine, la montée des protectionnismes un peu partout sur la planète et craintes sur la santé de l’économie mondiale.