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Cinq fautes de français à ne plus faire

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Faut-il écrire «il a mis la barre haut ou haute»? Qu’en est-il de la formule «elle s’est faite couper les cheveux»? Est-elle correcte? Le Figaro vous propose grâce au livre Encore plus de bonbons sur la langue, de Muriel Gilbert, de revenir sur ces difficultés du quotidien.

Elles sont âcres. Un peu amères. Oui, les fautes d’orthographe laissent un vilain goût sur la langue française. Heureusement pour nous, Muriel Gilbert, correctrice au journal Le Monde a cuisiné un joli livre sur les difficultés bien salées de notre conjugaison et grammaire. Le Figaro vous propose un florilège de ses leçons… qui ne manquent pas de piquant! À table.

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  • La barre haut(e)

Tout locuteur du français le sait, en matière d’orthographe la barre est toujours haute. Ou serait-ce plutôt haut? À l’oral, il n’est pas rare que la langue fourche. C’est ainsi que l’on peut entendre: «Donne moi-z-en.» Ce type de liaison avec un «s» ou «z» inopportun se nomme «un velours». Prononcer un «t» en trop s’appelle au contraire «un cuir». Exemple: «Il s’est mis-t-au foot.» Qu’en est-il alors de notre formulation? Faut-il dire «il a mis la barre haute» ou «la barre haut»?

En réalité, il s’agit là d’une confusion. «Les gens confondent l’adjectif haut avec l’adverbe haut, qui en est dérivé», note Muriel Gilbert. Or les adverbes sont invariables. La réponse à notre question est donc simple. On dit: «Il a mis la barre haut.» De la même façon, indique toujours l’auteur, on écrira: «On lui a coupé les cheveux court», car «court» est ici un adverbe.

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  • Je me suis fait(e) couper les cheveux

En parlant de cheveux, le retour du coiffeur se solde très souvent par une erreur. «Tu as vu, je me suis faite couper les cheveux.» Bien que la faute soit banale, tâchons de ne plus la rendre normale. Ainsi que le note Muriel Gilbert «fait + infinitif» est toujours invariable. Ainsi, on dit bien «je me suis fait couper les cheveux».

Cette règle vaut pour le féminin, mais également le pluriel. Ainsi on écrit: «Les meubles qu’ils se sont fait voler», «ils se sont fait avoir». Plus besoin de couper les cheveux en quatre maintenant!

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  • Au vu(e) de?

À première vue, il serait tentant d’écrire «au vue de», en calquant l’orthographe du mot «vue» sur celui qui caractérise «la vision». Cela étant, il faudra s’abstenir de voir une logique dans notre langue aux règles labyrinthiques. De la même façon, la locution ne doit pas être confondue avec «en vue de» qui signifie «dans l’intention de».

La locution «au vu de», donc, signifie «d’après, selon, étant donné…» Exemple: «Au vu de son expérience, on peut lui faire confiance.» Il est également possible d’écourter la formulation et de noter: «Vu son expérience…» On fera néanmoins attention à ne pas accorder le mot «vu», qui reste invariable.

À noter qu’il est possible d’écrire «à la vue de». Cette dernière formule aura alors pour sens «en voyant telle et telle chose», précise Muriel Gilbert. On dira: «Elle est rassurée à la vue de ses nombreuses bonnes notes».

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  • Je me suis permise d’entrer

Les verbes pronominaux sont pernicieux. Les employer, c’est toujours risquer la faute. Faut-il par exemple dire «je me suis permise d’entrer» ou «je me suis permis d’entrer»? Une fois sur deux, nous nous trompons. Alors retenons une fois pour toutes la règle. Ainsi que le note Le Larousse: «Devant un infinitif, le participe passé reste toujours invariable.» Exemple: «Les choses qu’elle s’est permis de dire.»

En revanche, continue le dictionnaire «quand se permettre n’est pas suivi d’un infinitif, le participe passé s’accorde normalement avec le complément d’objet, s’il est placé avant le verbe». Exemple: «Toutes les choses qu’elle s’est permises.» Conclusion? On écrit et on dit: «Elle s’est permis d’entrer», «elle s’est permis de grosses dépenses», car le complément est placé après le verbe.

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  • Vous êtes sûr? Tout à fait sur Paris

C’est un tic de langage comme il en existe des dizaines au quotidien. On ne compte plus les «en fait», «tu vois», «genre»… qui ponctuent les discussions. Mais à la première place de ces béquilles inutiles se trouve assurément la préposition «sur». Elle s’emploie à toutes les sauces: «Je travaille sur Paris», «je monte sur Dijon ce week-end», «je vais sur Strasbourg»…

Comme le rappelle Muriel Gilbert en citant l’Académie française, la préposition ne peut traduire «qu’une idée de position, de supériorité, de domination». Alors à moins d’être Guillaume le Conquérant et d’avoir pour projet d’envahir des villes on évitera de l’employer à la place de «à» ou «de». Mais cela, précise la correctrice, «c’est une erreur qui commence à dater».

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C’est ainsi que dans une parfumerie on peut entendre «on est sur un parfum envoûtant», au restaurant «on est sur un foie de veau persillé», etc. . Les phrases citées ne manquent pas de ridicule, comme le montre avec humour Muriel Gilbert. «Essayons de visualiser: il est debout ou assis, le cuisinier, sur son foie de veau?»

Qu’en est-il de cette phrase «on est sur un quatre-pièces orienté plein sud»? «Ils sont dessus? En hélicoptère?», s’étrangle l’auteur. Non, à n’en pas douter, tout cela n’a pas de sens. Muriel Gilbert rappelle avec pertinence que l’on peut très bien dire «je vous propose ce quatre-pièces» ou «je vous présente ce quatre-pièces». Et, de la même façon: «J’ai préparé un foie de veau persillé.» Tout le monde nous comprendra plus facilement, c’est sûr!

Avec Lefigaro