Pourquoi les défenseurs du droit à l’avortement brandissent-ils des cintres métalliques ? Le 24 juin 2022, les Etats-Unis ont fait un saut de 50 ans en arrière en mettant fin à la protection du droit à l’avortement. Les cintres seraient-elles une sonnette d’alarme ? Cette décision de la Cour suprême américaine risque d’avoir des conséquences réelles sur la santé et la vie de milliers de femmes.
Le cintre métallique
Cela a donné lieu à des manifestations et, sur les réseaux sociaux, les cintres brandis par certains suscitent l’interrogation. Ce que cela signifie ?
Lorsque l’avortement était illégal, il y a 50 ans, l’avortement clandestin se pratiquait avec « les moyens du bord », comme un cintre métallique, au risque de la santé et de la vie des femmes qui voulaient le faire.
Pratiques archaïques et dangereuses
Pour avorter, d’autres méthodes dangereuses étaient aussi utilisées. En France, pendant de longues années, « les faiseuses d’anges » comme on appelait celles qui pratiquaient l’avortement, introduisaient une aiguille à tricoter dans le vagin des patientes pour aller « infecter l’œuf » et déclencher un saignement. « Pour avoir le droit à un curetage, méthode d’avortement propre à cette époque, il fallait déjà saigner, être en cours de fausse couche », expliquait à France 2 la gynécologue Joëlle Brunerie-Kauffmann.
En France l’interruption volontaire de grossesse a été interdite jusqu’en 1975. La conséquence de cette décision est que certaines se tournent vers les pratiques d’antan.
« Certaines prennent des trucs pas possibles, des cocktails de je-ne-sais-quoi, de l’eau de Javel. Elles se mettent des choses dans le vagin, font des douches… », expliquait en 2018 la médecin Sophie Faherty à Franceinfo. Dans certains pays africains comme le Sénégal ou le Cameroun, l’ingestion d’agents caustiques comme l’eau de javel serait d’ailleurs toujours la méthode d’IVG la plus couramment pratiquée, indique Metrotime.
47.000 décès dans le monde/an
Et le risque est si grand ! Beaucoup de femmes ont ainsi perdu la vie. Selon l’OMS, entre 4,7 % et 13,2 % des décès maternels dans le monde résultent d’un avortement réalisé dans de mauvaises conditions de sécurité. Chaque année, ce sont 47.000 femmes qui perdent ainsi la vie, dont 29.000 sur le continent africain.