À l’occasion du 76e anniversaire de la République populaire de Chine, l’ambassade de Pékin au Caire a organisé une cérémonie en présence du ministre égyptien des Communications et des Technologies de l’information, Amr Talaat, mandaté par le Premier ministre de l’Egypte Mostafa Madbouly. Au-delà du protocole, l’événement illustre la profondeur d’un partenariat sino-égyptien qui a franchi un cap décisif au cours de la dernière décennie.
La Chine a multiplié ses initiatives dans le pays, allant bien au-delà des échanges commerciaux classiques. Pékin s’est imposé comme un acteur majeur de la modernisation des infrastructures égyptiennes : construction du quartier des affaires de la nouvelle capitale administrative, édification des tours emblématiques d’Al-Alamein, participation au projet de train électrique à grande vitesse. Ces chantiers illustrent la place centrale des entreprises chinoises dans la transformation urbaine et économique du pays.
Dans le domaine technologique, la coopération est tout aussi intense. L’Égypte accueille désormais des usines de câbles à fibres optiques et de téléphones portables, des centres de données et de cloud computing, ainsi que des laboratoires spécialisés en intelligence artificielle. Ces investissements s’inscrivent dans la stratégie de l’initiative « la Ceinture et la Route », à laquelle Le Caire a officiellement apporté son soutien dès 2016. Ils visent à doter l’Égypte d’une infrastructure numérique robuste, tout en positionnant le pays comme hub régional de l’économie numérique.

La zone économique égypto-chinoise de Teda, située près du canal de Suez, symbolise ce partenariat. Elle accueille plus de 185 entreprises, pour plus de trois milliards de dollars d’investissements cumulés, et emploie près de 10 000 personnes. Pékin vient d’annoncer son extension avec 100 millions de dollars supplémentaires pour développer des industries liées aux énergies nouvelles et aux matériaux innovants.
Les relations entre les deux pays ne cessent de s’approfondir. En septembre 2024, la visite d’Amr Talaat à Pékin, dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine, a abouti à la signature de cinq protocoles d’accord. Ils portent notamment sur la construction de nouvelles usines de câbles à fibres optiques, la création d’un fonds d’investissement technologique de 300 millions de dollars et l’installation de centres de services externalisés dans les technologies de pointe, avec la promesse de centaines d’emplois qualifiés.
Cette dynamique est nourrie par une convergence de visions entre Xi Jinping et Abdel Fattah al-Sissi. Les deux dirigeants se sont rencontrés dix fois en dix ans, donnant une dimension politique forte à une relation qui conjugue financement, transfert de technologie et échanges culturels.
Pour Pékin, l’Égypte est une porte d’entrée incontournable vers l’Afrique et le monde arabe. Pour Le Caire, la Chine représente à la fois un partenaire financier, industriel et technologique capable de soutenir son ambition de devenir un centre logistique et industriel régional. À l’approche du 70e anniversaire de leurs relations diplomatiques, prévu en 2026, les deux pays affichent leur volonté de faire de ce partenariat un modèle de coopération Sud-Sud.