Tout comme les autres pays d’Afrique de l’Ouest, le Nigeria perd gros chaque année en raison du gaspillage post-récolte.
Selon Abubakar Kyari, ministre nigérian de l’agriculture, cette perte s’évalue à près de 10 milliards de dollars. Un fardeau considérable pour la première économie d’Afrique de l’Ouest, dont le secteur agricole représente encore une part essentielle de l’activité et de l’emploi.
Pour y remédier, le gouvernement fédéral mise désormais sur un vaste plan de modernisation et de régulation. Ce plan se nomme le programme NiPHaST (Nigeria Post-Harvest Systems Transformation).

Le 3 septembre, à Dakar, lors du Forum sur les systèmes alimentaires africains, Abubakar Kyari, ministre nigérian de l’agriculture, a présenté ce programme.
Conçu comme une réforme de fond, ce dispositif vise à réduire les pertes évaluées à plus de 3 500 milliards de nairas par an, tout en consolidant les chaînes de valeur agricoles et en garantissant la souveraineté alimentaire.
« NiPHaST est notre démarche audacieuse pour transformer les systèmes post-récolte », a expliqué le ministre.
Sur quoi reposte NiPHaST, le programme du Nigeria pour réduire ses pertes agricoles ?
Le NiPHaST repose sur plusieurs leviers. D’abord, il y a l’introduction de technologies innovantes de stockage.
Ensuite, le pays va créer des entrepôts communautaires et construire des silos modernes dans le cadre de partenariats public-privé.
L’objectif affiché est de réduire le gaspillage, stabiliser les prix agricoles, attirer de nouveaux investissements et assurer les moyens de subsistance des exploitants.
Le ministre Abubakar Kyari insiste sur la nécessité de restaurer la discipline dans la gestion des infrastructures existantes.
Plusieurs concessionnaires privés auraient abandonné leurs silos, entraînant une dégradation rapide du parc de stockage national.
« Un comité sera constitué pour examiner les clauses contractuelles et leur exécution », a-t-il précisé, ajoutant que les infrastructures inutilisées seront reprises par l’État et que les contrevenants s’exposeront à des sanctions.
Pour le ministre, la réussite du programme dépendra enfin d’une coopération internationale accrue. À Dakar, il a plaidé pour un partenariat renforcé avec les bailleurs et les acteurs du secteur agroalimentaire.
Son ambition est le Nigeria reprenne « la place qui lui revient en tant que puissance alimentaire en Afrique de l’Ouest ».
Soutenu par des gouverneurs d’État, des experts agricoles et des partenaires de développement présents au forum, le projet NiPHaST entend poser les bases d’un système agricole plus résilient.
Un défi à la hauteur des ambitions nigérianes, dans un pays où l’insécurité alimentaire touche encore des millions de personnes.