Le général Abdourahamane Tiani a confirmé le lancement prochain de la banque de la Confédération de l’AES lors de son passage à Bamako fin septembre 2025.
Concrètement, la Banque Confédérale d’Investissement et de Développement de l’AES devrait bientôt être opérationnelle. Les préparatifs sont achevés. L’officialisation interviendra dans la capitale malienne.
Le chef d’État nigérien s’exprimait au terme d’une visite de vingt-quatre heures chez son homologue Assimi Goïta. Les deux dirigeants ont tenu des discussions en tête-à-tête, puis élargi les échanges à leurs ministres de la Défense et aux généraux présents.
La question financière n’était pas la seule au menu. Mais elle occupe désormais une place centrale dans l’architecture commune que bâtissent Bamako, Niamey et Ouagadougou.
Selon le communiqué de la présidence malienne, cette institution financière régionale vise à servir la souveraineté des trois États confédérés.
Elle doit financer la prospérité et le développement des populations sahéliennes. Bref, un outil économique au service d’un projet politique affirmé depuis septembre 2023.
La création de la banque s’accélère après la transformation de l’Alliance des États du Sahel (AES) initiale de défense, née en 2023, en une confédération officielle en juillet 2024.
Les trois pays partagent désormais des ambitions qui dépassent largement le seul domaine sécuritaire. Abdourahamane Tiani l’a rappelé : la défense reste le premier pilier de l’AES. Mais la diplomatie et le développement constituent les deux autres fondements de cette construction régionale.
« Évoquant l’évolution institutionnelle de l’AES, [le président nigérien] a souligné les avancées enregistrées depuis la création de l’Alliance des États du Sahel en septembre 2023. […] Les préparatifs liés à la Banque Confédérale d’Investissement et de Développement sont déjà achevés et sa mise en fonction sera prochainement officialisée à Bamako », précise le texte officiel.
Sur le plan militaire, l’état-major de la force unifiée fonctionne déjà depuis Niamey. Plusieurs bataillons ont été formés. Tous les dossiers de sécurité seront gérés par cette structure commune, a assuré Tiani.
Les trois nations parlent d’une seule voix dans les forums internationaux, y compris à l’ONU. Une coordination diplomatique qui accompagne l’intégration économique en cours.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont signé la charte du Liptako-Gourma le 16 septembre 2023 pour garantir la défense collective et l’assistance mutuelle. Enfin, neuf mois plus tard, en juillet 2024, la confédération devenait réalité.
Depuis, les rencontres techniques se multiplient. Des experts et des ministres se réunissent régulièrement pour évaluer les progrès accomplis et fixer de nouveaux objectifs.
D’après les informations disponibles, la Banque Confédérale d’Investissement et de Développement mobilisera des ressources pour soutenir les infrastructures dans l’énergie, les transports, l’agriculture et les technologies.
Les trois capitales entendent ainsi réduire leur dépendance vis-à-vis des financements extérieurs. Un pari risqué peut-être, mais qui correspond à la logique d’autonomie poursuivie par les dirigeants de l’AES.
