L’armée de l’air du Niger, pays de la Confédération de l’AES, dispose désormais de l’Aksungur, un drone de combat fabriqué en Turquie.
Le général Salifou Mody, ministre d’État chargé de la Défense nationale, a inspecté l’appareil sur la base aérienne 101 fin septembre. L’acquisition avait été annoncée en avril 2025.
Ce drone pèse trois tonnes. Il coûte environ 12 milliards de francs CFA. L’Aksungur peut transporter 750 kg d’armement et voler pendant 40 heures sans escale.

Ses capacités dépassent celles du Bayraktar TB2, déjà utilisé par l’armée nigérienne depuis plusieurs mois. Douze militaires ont suivi une formation spécifique en Turquie pour piloter l’engin et gérer ses systèmes embarqués.
Le Niger possédait déjà un escadron de drones basé à Niamey. Depuis sa création en 2023, cette unité a accumulé plus de 10 000 heures de vol, selon le Bulletin hebdomadaire d’information des forces de défense et de sécurité.
Les appareils participent aux opérations de surveillance et de frappe contre les groupes armés qui opèrent dans les régions frontalières. Les missions se déroulent de jour comme de nuit.
Le Mali et le Burkina Faso ont acquis des drones Akinci, un autre modèle turc. L’Aksungur se situe dans la même catégorie que ce dernier en termes de performances.
Bref, les trois pays membres de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel renforcent simultanément leurs flottes aériennes avec du matériel similaire.
Lors de sa visite, le général Salifou Mody s’est également rendu dans un centre de recherche et de développement aéronautique. La structure est récente. Elle conçoit des prototypes localement.
Deux modèles de drones tactiques y ont été présentés, destinés à la reconnaissance et aux frappes ciblées. Les équipes travaillent sur des appareils plus petits que l’Aksungur, adaptés à des missions spécifiques dans les zones difficiles d’accès.
Cette montée en puissance aérienne s’accompagne d’un réaménagement des bases militaires. Des infrastructures nouvelles permettent d’assurer la maintenance des drones et le stockage des munitions guidées.
Les opérations militaires menées entre le 21 et le 27 septembre dans les huit régions du pays ont mobilisé ces moyens aériens, d’après le bulletin officiel des forces armées.
La Turquie fournit désormais une part importante du matériel militaire utilisé dans la région sahélienne. Ankara développe depuis plusieurs années une gamme complète de drones, du petit appareil tactique jusqu’aux plateformes lourdes capables de missions prolongées. Le Niger mise sur cette technologie pour couvrir son vaste territoire et réduire sa dépendance aux patrouilles terrestres.