Confédération de l’AES : les agences de presse des trois pays s’unissent

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Crédits photo : SIKA Finance

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Une nouvelle réalité unit encore plus les pays de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) : le rapprochement de leurs agences de presse.

Et pour cause, Ouagadougou a accueilli ce jeudi 2 octobre 2025 une signature symbolique.

Concrètement, l’Agence d’information du Burkina, l’Agence malienne de presse et de publicité, l’Agence nigérienne de presse ont paraphé un protocole de partenariat. Et pour l’occasion, les trois ministres de la Communication de la Confédération assistaient à la cérémonie.

Par ailleurs, la rencontre s’est tenue en marge de la 14e édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou. Un calendrier choisi avec soin. Le protocole multilatéral engage les trois agences à partager informations, contenus éditoriaux et expertises techniques. L’AIB a également conclu deux accords bilatéraux distincts avec l’AMAP et l’ANP.

Les directeurs généraux des trois structures ont signé les documents. Séraphine Somé/Millogo pour le Burkina, Alassane Souleymane pour le Mali, Delatou Malam Mamane pour le Niger. Ils ont affirmé leur volonté commune de défendre la souveraineté informationnelle de leurs pays face à ce qu’ils appellent la désinformation.

« Unir nos forces pour faire barrage à la désinformation, affirmer notre propre narratif sur les réalités de nos peuples et offrir au monde un regard authentique sur nos sociétés », a déclaré le ministre burkinabè de la Communication, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo. Ses homologues malien Alhamdou Ag Ilyene et nigérienne Adji Ali Salatou ont salué l’événement.

Le ministre Ouédraogo a qualifié cette signature de point de départ d’une transformation profonde des trois agences. Bref, une refondation. Le plan inclut la modernisation des plateformes numériques, la formation continue des journalistes et la création d’un réseau sahélien d’échange professionnel.

Cette coopération dépasse le simple partage de dépêches. « Elle traduit notre volonté politique de faire des agences de presse de l’AES les véritables bras armés de la souveraineté médiatique de nos nations », a précisé le ministre burkinabè. Une formulation qui ne laisse guère de place à l’ambiguïté.

Les participants aux travaux ont plaidé pour la création d’une Union confédérale des agences de presse de l’AES. L’objectif final serait même une agence confédérale unique, rapporte l’Agence nigérienne de presse. Mais cette perspective reste pour l’instant un projet à long terme.

La signature intervient dans un contexte de tensions entre l’AES et plusieurs médias internationaux. Les autorités des trois pays reprochent aux chaînes étrangères de déformer la réalité sahélienne. Certains correspondants ont été expulsés ces derniers mois. D’autres ont vu leurs accréditations suspendues.

Pour rappel, les trois pays partagent des défis similaires. Insécurité djihadiste, tensions avec la France, isolement diplomatique relatif. Ils tentent de construire des réponses collectives. Le domaine médiatique devient un champ de bataille dans cette quête d’autonomie.

La Confédération de l’AES affirme ainsi sa volonté de contrôler son récit médiatique en unissant ses agences de presse.

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