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Confinement à Nantes : Plus de 120 migrants trouvent refuge dans des bureaux désaffectés

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Pour ceux qui n’ont pas où loger, le confinement c’est une autre histoire.

Les dizaines de bureaux individuels sont devenus des chambres pour trois ou quatre personnes, et les anciens open spaces ont désormais des airs de dortoirs de fortune. Depuis lundi, environ 120 exilés, dont des familles ou femmes seules avec enfants, occupent un vaste immeuble de bureaux désaffectés d’Orange du quartier Gare maritime à Nantes.

Aidés par l’association L’Autre Cantine, qui estime que le bâtiment est « vide depuis deux ans peut-être », ces migrants prennent peu à peu leurs marques : « Il me manque un cadenas pour la porte et aussi un matelas, car le sol est dur, raconte Ali*, qui a étendu une couverture sur la moquette râpeuse. Sinon, c’est très bien, il y a de la place ici ».

Ce mercredi matin, l’alimentation en eau a été rallumée dans ce bâtiment de deux étages qui ne dispose que de quelques sanitaires. L’électricité fonctionne aussi, même si la température peine à remonter dans certains espaces. La ville a également acheminé plusieurs conteneurs poubelle. « Il y avait deux urgences, estime Adrien, militant à l’Autre Cantine. D’abord, il y a le froid qui arrive, mais il y a aussi le confinement : l’Etat ordonne aux gens de rester confinés chez eux, mais il ne fait pas son boulot pour ceux qui ont nulle part où loger ».

« Nulle part où dormir »

Selon l’association, la grande majorité des habitants de ce nouveau squat dormaient jusqu’ici à la rue. Une liste, longue de 93 noms, avait été dressée par les bénévoles à force de rencontrer des personnes sans solution de logement lors de leur distribution quotidienne de nourriture. Mohammad en fait partie. « Je suis arrivé en France il y a trois mois, un ami m’a aidé mais depuis quelques jours je n’avais plus nulle part où dormir », explique le jeune homme, venu avec « un petit sac ». Parmi les gens que l’on croise ici, certains proviennent du gymnase de la rue Moquechien. Désormais lui aussi surpeuplé, il abriterait environ 150 personnes dans le quartier Talensac. Mardi, un huissier est venu constater l’occupation dans la perspective d’une procédure judiciaire. Interrogée par 20 Minutes, la préfecture assure que la capacité d’accueil en hébergement va être augmentée (les femmes et les enfants de ce squat seront mises à l’abri, dit-on). De son côté, la mairie a annoncé ce matin l’ouverture d’un gymnase pour l’accueil des personnes sans domicile fixe, à la demande de l’Etat.

En attendant, un appel aux dons est toujours en cours pour pallier le besoin en couvertures, matelas et petit mobilier des occupants. « Je vais apporter un matelas futon, confie une riveraine, qui a profité de son heure de sortie autorisée pour venir aux nouvelles. Ce n’est pas possible de les laisser comme ça, livrés à eux-mêmes ».

Avec 20minutes