Le Malawi a ordonné à son armée de se préparer à se retirer de l’est de la République démocratique du Congo, où le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a lancé une nouvelle offensive, a annoncé la présidence.
Les troupes faisaient partie de la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) déployée en 2023 pour aider le gouvernement de Kinshasa à réprimer les troubles dans cette région riche en minerais.
“Le président (Lazarus) Chakwera a ordonné au commandant des Forces de défense malawiennes de commencer les préparatifs du retrait… pour respecter la déclaration de cessez-le-feu”, a déclaré la présidence le mercredi 5 février 2025.
Cette décision visait également à permettre “les négociations prévues en vue d’une paix durable”, a-t-elle ajouté.

La date du début du retrait des troupes n’a pas été précisée.
L’Afrique du Sud constitue le principal contingent de la force de la SADC, estimée à environ 1.300 soldats, aux côtés des troupes tanzaniennes.
Mardi, le M23 a déclaré un “cessez-le-feu” humanitaire unilatéral quelques jours après avoir pris la ville stratégique de Goma au Nord-Kivu.
Mais d’intenses affrontements ont éclaté mercredi à l’aube entre le M23 et ses alliés rwandais d’une part et les forces armées congolaises d’autre part, selon des sources sécuritaires et humanitaires citées par l’AFP.
Les combattants du M23 et les forces rwandaises se sont emparés de la ville minière de Nyabibwe, située à environ 100 kilomètres de Bukavu et à 70 kilomètres de l’aéroport de la province.
Les dirigeants de la SADC (16 pays) et de la Communauté d’Afrique de l’Est (8 pays) se réuniront samedi pour tenter de ramener la paix en RDC.
Le président de la RDC Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame devraient assister au sommet en Tanzanie après avoir été absents lors des discussions précédentes.
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU doit également tenir une session urgente sur les violences en RDC vendredi.
Les combats à Goma ont fait au moins 2.900 morts, selon un dernier bilan de l’ONU risquant encore de s’alourdir.
La situation dans l’est du pays fait craindre aux observateurs internationaux une crise humanitaire imminente.
© AVEC AFP