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Contestation du pouvoir d’IBK au Mali : la CEDEAO en mission de bons offices

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Depuis ce mois de juin, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta est confronté à une contestation populaire réclamant sa démission. A la tête du mouvement, Mahmoud Dicko, un imam rigoriste, ancien allié du chef de l’Etat, passé dans le camp de l’opposition. Le vendredi 19 juin dernier, ils étaient nombreux, les manifestants, à répondre à l’appel du « Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques » (M5-RFP).

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Face à cette situation, qui pourrait exacerber la fragilité de la CEDEAO face au menace terroriste, déjà présente dans le pays, une délégation ministérielle de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, en mission de bons offices au Mali depuis jeudi, a prôné, vendredi soir, la mise en place d’un « gouvernement consensuel d’union nationale ».

Les membres de la mission ont aussi relevé qu’un arrêt de la Cour constitutionnelle datant de la fin avril était « à la base de la crispation socio-politique actuelle ». Dans cette décision, la haute juridiction avait inversé une trentaine de résultats proclamés des législatives de mars-avril, dont une dizaine au profit de candidats du parti présidentiel, exacerbant les frustrations d’une population déjà éreintée par des années de guerre contre le jihadisme.

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Dans son communiqué, la délégation de la CEDEAO « invite » donc le gouvernement à « reconsidérer les résultats de toutes les circonscriptions ». « De nouvelles élections partielles pour les circonscriptions concernées devraient être organisées dans les meilleurs délais », a-t-elle ajouté.

Selon des sources judiciaires, quatre des neuf membres de la Cour constitutionnelle ont présenté vendredi leur démission.

Jeudi, le président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, avait mis en garde ceux qui seraient tentés de céder aux pressions de la rue. « La logique » de ces manifestations, c’est « d’ébranler toutes les institutions. De fil en aiguille, c’est le Mali qui sera complètement occupé par les jihadistes. Beaucoup (de ceux) qui marchent sont avec les jihadistes », a-t-il déclaré en séance plénière. Il avait aussi estimé que des législatives partielles n’étaient possibles qu’en cas de décès ou de démission de députés.

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Ces tensions politiques surviennent alors que le Mali est toujours en guerre contre les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat Islamique. Dimanche dernier, une attaque qui leur a été attribuée a fait au moins 27 morts dans les rangs de l’armée malienne.

Fin juin, la France et les pays sahéliens doivent faire le point sur les six mois écoulés depuis le sommet de Pau, alors que l’ONU cherche à convaincre ses membres du bien-fondé du renouvellement de sa mission au Mali, la Minusma.