Le Burkina Faso a affirmé jeudi avoir refusé d’accueillir des personnes expulsées des Etats-Unis, une des mesures phares du président américain Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche.
L’expulsion de personnes vers des pays tiers – dans lesquels elles n’ont souvent jamais vécu – est l’un des grands piliers de la politique anti-immigration de la nouvelle administration Trump.
En Afrique, l’Eswatini, le Ghana, le Rwanda et le Soudan du Sud ont accepté ces derniers mois des personnes expulsées par les Etats-Unis.

Jeudi soir, le ministre des Affaires étrangères burkinabè a affirmé que son pays avait refusé cette proposition américaine.
La question « était de voir si le Burkina Faso, en dehors de nos propres ressortissants, était prêt à recevoir d’autres personnes qui seraient expulsées par les Etats-unis », a déclaré à la télévision nationale Karamoko Jean Marie Traoré.
« Naturellement, cette proposition que nous avions jugée en son temps indécente est totalement contraire à la valeur de dignité qui fait partie de l’essence même de la vision du capitaine Ibrahim Traoré« , a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent quelques heures après l’annonce par l’ambassade des Etats-Unis à Ouagadougou de la suspension des services réguliers de la plupart des catégories de visas aux personnes résidant au Burkina Faso.
L’ambassade américaine à Lomé a été désignée pour accueillir désormais les demandes de visas burkinabè.
Selon M. Traoré, le Burkina Faso « fait partie d’une liste d’Etats dont les ressortissants n’ont pas respecté les consignes en matière d’usages de visas » selon une note verbale américaine
« S’agit-il d’une mesure de pression ? S’agit-il d’un chantage ? Dans tous les cas…le Burkina Faso est une terre de dignité, une destination et non pas une terre de déportation », a lancé Karamoko Jean Marie Traoré.
L’Eswatini a accepté d’accueillir jusqu’à 160 personnes expulsées des Etats-Unis contre une aide financière de 5,1 millions de dollars (4,3 millions d’euros) « pour renforcer ses capacités de gestion des frontières et des migrations », selon un accord que l’AFP a pu consulter.
Début septembre, le Ghana a accueilli onze personnes originaires d’Afrique de l’Ouest, avant d’en expulser au moins six d’entre elles vers le Togo.
Avec AFP