3.295 morts déclarés, dont les trois-quarts dans la province d’Hubei. Le bilan officiel de la Chine, qui lève désormais progressivement toutes les mesures de restriction, semble plutôt léger pour le pays épicentre de l’épidémie. À titre de comparaison, des pays comme l’Italie (plus de 10.000 morts) ou l’Espagne (plus de 6.500 morts) comptent déjà beaucoup plus de victimes.
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Des milliers d’urnes funéraires
La ville de Wuhan souffle après plus de deux mois de quarantaine. Ces derniers jours, seuls des cas importés ont été constatés. Les dix millions d’habitants de la capitale de la province d’Hubei commencent à être autorisés à sortir de chez eux. Les familles dont des proches sont morts du virus, et dont les corps ont été incinérés immédiatement par les autorités pour éviter la contagion, ont directement été chercher les cendres des défunts dans les salons funéraires de la ville, rapporte Bloomberg.
Des images de longues files d’attente à l’extérieur des salons funéraires ont intrigué le journal chinois Caixin, qui assure que l’une d’entre elles faisait au moins 200 mètres. Des familles ont également confié avoir attendu des heures avant de récupérer leur urne. Par ailleurs, plus de 2.500 urnes auraient été reçues mercredi, puis jeudi, dans un autre salon.
À l’intérieur, les journalistes ont compté sept piles de 500 urnes, alors qu’un autre établissement compterait distribuer 500 urnes par jour entre le 23 mars et le 4 avril, selon ce média d’information financière. Un chiffre qui peut être à relativiser: impossible de savoir combien de ces urnes seront remplies, et si elles correspondent toutes à des décès dus au coronavirus.
Some funeral houses in #Wuhan began to allow people to pick up ashes of family members who died after the lockdown. pic.twitter.com/4weDCKwPyw
— Caixin Global (@caixin) March 27, 2020
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Une mortalité “sous-estimée”?
De nombreux spécialistes ne cachent pas leur scepticisme face aux statistiques officielles du coronavirus en Chine, alors que les hôpitaux semblaient débordés quand la crise était à son pic. Certains n’ont également pas oublié qu’au début de l’épidémie, le pouvoir tentait de cacher l’ampleur de la situation au reste du monde. Dernier fait troublant: le bilan dans les autres pays, notamment européens, est beaucoup plus lourd qu’en Chine.
Selon Caixin, de nombreuses personnes mortes après avoir présenté des symptômes semblables au Covid-19 n’ont pas été testées. Elles ont donc été exclues des chiffres officiels.
Les chiffres délivrés par les autorités sont-ils fiables malgré cette interrogation? Patrick Berche, professeur émérite de microbiologie et ancien directeur de l’Institut Pasteur, n’y croit pas. “Il y avait une mortalité annoncée par les Chinois qui, à mon avis, a été certainement sous-estimée. On a beaucoup de mal à croire qu’un pays, même avec des mesures de confinement, ait si peu de morts”, a-t-il estimé dimanche sur Europe 1.
Avec 7sur7.be