La légende de musique folk américaine, John Prine, est mort ce mardi 7 avril à l’âge de 73 ans de complications liées au coronavirus. Cela a été confirmé à l’AFP par son agent au nom de sa famille.
Son diagnostic fait en mars s’était révélé positif pour le Covid-19 d’après son épouse Fiona. Le 29 mars, sa famille précisait qu’il était intubé et dans un état critique.
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C’était un grand artiste. “Les chansons de Prine, c’est de l’existentialisme proustien pur”, disait Bob Dylan en 2009.
Né le 10 octobre 1946 à Maywood, dans l’Illinois, John Prine était guitariste amateur avant d’émerger à la fin des années 1960 à Chicago grâce à la star de la country Kris Kristofferson qui l’a repéré. Sorti en 1971, son premier album a été salué par la critique. Bob Dylan le citait comme l’un de ses compositeurs préférés.
En 50 ans de carrière, John Prine, également surnommé le “Mark Twain” des paroliers s’était forgé l’image d’un maître des mots, spécialiste des ballades mélancoliques teintées de surréalisme qui parlaient d’amours passés, de solitude et regrets, surtout dans ses productions récentes empreintes de références à la mortalité.
“Sa musique est extraordinairement éloquente – il est dans le même avion que Neil (Young) et (John) Lennon,” disait Roger Waters, des Pink Floyd, en 2008.
L’une de ses chansons contre la guerre du Vietnam, “Your Flag Decal Won’t Get You Into Heaven Anymore”, lui a renouvelé sa gloire dans les années 2000, avec le début des interventions américaines en Afghanistan et en Irak, mais lui a aussi valu beaucoup d’attaques.
“Lorsque quelqu’un fait faire marche arrière au pays”, disait-il dans une interview en 2005, “ils devraient au moins s’attendre à ce que quelqu’un les prenne à partie”.
En 1981, le chanteur a lancé son propre label, Oh Boy Records, à Nashville. Fou de la musique bluegrass, toutes ces dernières années, il a continué à se produire sur scène et a même encore sorti un album en 2018.
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John Prine a été sélectionné pour entrer au Songwriter’s Hall of Fame, le panthéon des compositeurs en 2019, après avoir rejoint en 2016 Chuck Berry et Leonard Cohen au club très fermé des compositeurs acceptés dans l’organisation littéraire PEN.
L’homme est un résistant car ayant réchappé à deux cancers, l’un au cou en 1988 ; le fait qu’on lui ait retiré des cellules cancéreuses au cou lui a donné un timbre un peu plus grave un an plus tard, lorsqu’il a été en mesure de chanter à nouveau. L’autre, en 2013 avait affecté un poumon, qu’on lui a en partie retiré.
En janvier, le chanteur folk a été gratifié d’un Grammy, honorant tout son parcours de musicien.
Dans son dernier album, il imaginait ce qu’il ferait une fois au paradis : “Je prendrai un cocktail, vodka et ginger ale, je fumerai une cigarette de 15 kilomètres de long”.
